Les agriculteurs français s'entendent pour contrôler les prix des matières premières

Par Marina Torre  |   |  344  mots
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Les céréaliers et les producteurs de viande français ont signé ce mercredi un accord pour lutter contre les fortes fluctuations des prix des matières premières agricoles qui affectent le marché mondial. Cet accord prévoit la mise en place de contrats-types prévoyant des prix planchers ou un lissage sur une durée donnée à partir du 1er juillet.

"Ce n'est pas un accord sur les prix, mais sur des modalités pour éviter leur trop forte volatilité sur le marché mondial", précise Catherine Lion, directrice adjointe de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Cet accord, signé ce mercredi par quinze organisations professionnelles, des éleveurs de bovins, de porcs, de volaille ainsi que des producteurs de céréales, prévoit en effet de s'abstraire des conditions actuelles du marché en proposant deux nouveaux types de contrat.

Collecteurs de grain et fabricants d'aliments pour animaux d'une part, fabricants d'aliments et éleveurs d'autre part pourront, avec ces contrats, s'entendre sur un "lissage des prix" ou des "tunnels de prix" sur une durée donnée. Pour les agriculteurs, cela permettrait de prévoir les coûts au moment du début de la production et, dès lors, de s'assurer un revenu.

"Pas une réponse à la sécheresse"

Cette décision intervient alors que la sécheresse qui a affecté les agriculteurs français ce printemps, a conduit un certain nombre d'éleveurs à envoyer du bétail à l'abattoir faute d'alimentation suffisante. Ces circonstances seraient "conjoncturelles", pour la directrice adjointe de la FNSEA, qui signale que "cet accord était déjà prévu avant la sécheresse". En février, il avait en effet été annoncé lors d'une conférence de presse.

De nouvelles hausses de prix dans l'agroalimentaire ?

Les prix pour les consommateurs s'en trouveront-il affectés ? La FNSEA se veut bien sûr rassurante à cet égard. Comme les contrats visent à "atténuer les pics et les creux", ce serait donc plutôt une stabilisation qui serait visée. Pour cela, ce sont aussi des accords en aval qui devraient donc être signés avec les distributeurs. Un accord de ce type, soutenu par le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire, a été signé le 3 mai. Au terme de cette entente, une renégociation des prix de la viande entre producteurs et distributeurs s'appliquerait dès que les prix de l'alimentation animale ont dépassé un seuil d'alerte.