Politiques, industriels..., l'avalanche d'hommages pour Patrick Ricard

Par latribune.fr  |   |  590  mots
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Le décès vendredi de Patrick Ricard, le président de Pernod Ricard, a suscité samedi une multitude d'hommages du monde politique et patronal.

 Le décès vendredi de Patrick Ricard, le président de Pernod Ricard, a suscité samedi une multitude d'hommages du monde politique et patronal. Tous ont salué le fils de Paul Ricard, l'inventeur du « vrai pastis de Marseille » qui en trois décennies à la tête du groupe l'a hissé au deuxième rang mondial des boissons alcoolisées. Pernod Ricard emploie en effet 18.000 salariés dans plus de 70 pays, pour dun chiffre d'affaires sur neuf mois de 6,3 milliards d'euros.

"L'un des entrepreneurs les plus emblématiques de la réussite française"
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a déploré "une lourde perte pour la communauté des entrepreneurs français, dont notre pays a tant besoin en cette période de crise". Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a, lui rendu hommage à "l'un des entrepreneurs les plus emblématiques de la réussite française dans le monde". Ses homologues de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Stéphane Le Foll et Guillaume Garot, ont, quant à eux, loué la "réussite" d'un patron "visionnaire". 

Il n' a pas dévié de sa vision
Selon la présidente du Medef, Laurence Parisot. Patrick Ricard avait "su diversifier et internationaliser le groupe sans jamais dévier de sa vision: la montée en gamme de ses marques". Il était un "acteur essentiel" du secteur, pour l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Dans la lignée de son père, cet homme exceptionnel a été à l'origine de la création de milliers d'emplois dans notre région", a réagi Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, ville berceau de l'entreprise familiale.
Un mécène
De son côté la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a salué "un passionné de culture qui a soutenu, avec sa société et la fondation Ricard, la création contemporaine comme le développement des musées en faisant preuve d'une conviction et d'un sens de l'éthique exemplaires". Le musée du quai Branly a rappelé qu'il était son "premier grand mécène", qui avait soutenu le projet de sa création "dès 2004 pour promouvoir un art accessible au plus grand nombre".

Entré sans diplôme en 1967 dans l'entreprise fondée par son père 35 ans plus tôt, il en avait pris la direction générale en 1972, trois ans avant la fusion avec Pernod. De 1978 à 2008, il cumule présidence du conseil d'administration et direction générale.

Multiplication des acquisitions
En novembre 2008, Patrick Ricard avait abandonné cette dernière fonction, qu'il partageait depuis 2000 avec son bras droit Pierre Pringuet, un polytechnicien devenu le premier dirigeant du groupe extérieur à la famille.
Patrick Ricard, qui avait annoncé un an plus tôt son intention de lâcher les manettes opérationnelles, avait néanmoins conservé les rênes du conseil d'administration.
C'est dans la dernière partie de son règne que Pernod Ricard a pris sa dimension internationale avec la politique d'acquisitions menée par Pierre Pringuet.
En 2001, le groupe s'empare d'une partie du géant canadien Seagram, bradé par la famille Bronfman et Vivendi, mettant la main sur deux "pépites", le whisky Chivas et le cognac Martell.
En 2005, Pernod Ricard devient le numéro deux mondial des vins et spiritueux, derrière le britannique Diageo, en rachetant Allied Domecq. Il récupère dans l'affaire le gin Beefeater, les champagnes Mumm et Perrier Jouët, et le whisky Ballantine's. En 2008, l'acquisition de la vodka suédoise Absolut lui permet de couvrir toute la palette des spiritueux.