Viande de cheval : Panzani aussi touché, une autre filière serait en cause

Par latribune.fr  |   |  566  mots
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Panzani a indiqué, mardi, avoir découvert de la viande de cheval dans ses raviolis au boeuf. Or, il ne se fournit pas chez Spanghero...

Les raviolis Wiliam Saurin contiennent aussi de la viande de cheval. En plus de rajouter Panzani, propriétaire de la marque, à la longue liste des plats préparés contenant du cheval à la place du boeuf, cette information confirme l?existence de plusieurs filières frauduleuses.

Panzani est le dernier industriel en date à révéler la présence de cheval dans ses produits, après Findus, Picard, Nestlé ou encore Ikea. Ses produits ont été immédiatement retirés de la vente. Mais jusqu?ici, la seule filière d?approvisionnement de cette viande frauduleuse identifiée en France était la société Spanghero. Elle a depuis abandonné le négoce de viande depuis la suspension de son agrément sanitaire pour cette activité.

Pas Spanghero

"Il ne s'agit pas de Spanghero, celui-ci ne fait pas partie des fournisseurs de William Saurin", a indiqué à l'AFP un responsable de Panzani, sans pour autant donner le nom des sociétés qui fournissent William Saurin. Selon Panzani, William Saurin, qui assure depuis 13 ans la fabrication de ses raviolis, a bien "été victime d'une tromperie de la part d'un de ses fournisseurs".

Cette information accrédite le scénario d'une "fraude généralisée" sur les filières d'approvisionnement de viande, évoquée par plusieurs membres du gouvernement français depuis la semaine dernière. Le ministre français de la Consommation, Benoît Hamon, avait notamment laissé entendre le 21 février qu'"il pourrait apparaître qu'il n'y ait pas qu'une seule filière concernée par cette substitution de viande de cheval en lieu et place de viande de boeuf".

Mardi, il a indiqué que 40 prélèvements étaient en cours d'analyse par les agents de la répression des fraudes "sur des échantillons de produits hors filière Spanghero (...) afin de mesurer s'il y a plus de plats et d'entreprises incriminées que ce qui a été révélé jusqu'à présent". ?Ces analyses permettront de révéler l'étendue de la fraude", a ajouté le ministre, sans donner les noms des sociétés dans lesquelles ces analyses étaient effectuées, ni dire quand les résultats seront rendus publics.

Le trader néerlandais dans le viseur

Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait déjà annoncé que des enquêtes étaient menées sur ces filières à l'échelon européen et qu'Europol avait été saisi. "On s'intéresse particulièrement aux intermédiaires néerlandais", notamment le trader Jan Fasen, par lequel est passé Spanghero pour son approvisionnement en viande, a déclaré Benoît Hamon.

"Il s'agit d'établir quels sont les niveaux de complicité entre les uns et les autres" a-t-il expliqué, rappelant que Jan Fasen a déjà été impliqué dans plusieurs scandales alimentaires, notamment un concernant de la viande de cheval argentin vendu en France sous l'étiquette "boeuf halal". "Il incombe aux professionnels de vérifier par eux-mêmes ce qui entre chez eux", a souligné le ministre, annonçant qu'un renforcement des sanctions en cas de fraude sera introduit dans le futur projet de loi Consommation.

Les amendes, actuellement de 37.500 euros pour une personne physique et de 187.000 euros pour une personne morale, pourraient ainsi être portés à respectivement 300.000 et 1,5 million d'euros, assorti d'un prélèvement de 10% sur les chiffres d'affaires des entreprises concernées et d'une interdiction d'exercer.