Pour Bernard Arnault, l'entrée dans le capital d'Hermès "n'était pas prévue"

Par latribune.fr  |   |  394  mots
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La commission des sanctions de l'AMF, l'autorité des marchés financiers, a été saisie sur les conditions d'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès. Une enquête judiciaire est également en cours. Bernard Arnault n'a pas l'intention de monter au-delà de sa situation actuelle qui est de 22,6% du capital d'Hermès.

L'arrivée de LVMH dans le capital d'Hermès était-il le fruit du hasard comme semble l'expliquer son PDG ? A l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires de LVMH, un actionnaire a demandé à Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe, s'il avait prévu de poursuivre sa montée dans le capital d'Hermès, voire de prendre la succession de Jean-Louis Dumas, actuel patron du célèbre sellier. "Vous savez, nous n'avions pas prévu d'être actionnaires de Hermès (...) Nous avons fait un placement financier et il s'est dénoué d'une façon que nous n'avions pas prévue", a alors répondu Bernard Arnault.

"Nous n'avons pas du tout l'intention d'augmenter notre participation (...), nous sommes très amicaux dans nos intentions (...), nous souhaitons être un soutien" pour Hermès, a assuré Bernard Arnault. 

Dans la ligne de mire de l'AMF

Sauf qu'Hermès ne l'entend pas de cette oreille. Le célèbre fabricant de carrés de soie a porté plainte devant la justice, tandis que la commission des sanctions de l'AMF se réunit le 31 mai prochain pour étudier le dossier. De son côté, le tribunal de grande instance de Paris a ouvert une information judiciaire sur les conditions d'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès.

Il est reproché au leader mondial du luxe d'avoir acquis en 2010 une part de 17% du capital d'Hermès sans avoir fait de déclarations de seuil. Le groupe était parvenu à cette fin en achetant des produits financiers complexes. LVMH ne s'est pas pour autant arrêté en si bon chemin puisque fin décembre 2012, il déclarait détenir 22,6% du capital d'Hermès. 

Une décision cet été

Dans le document de référence que LVMH a remis à ses actionnaires - celui qui est visé par l'AMF -, il est écrit : "Le 13 août 2012, l'AMF a adressé à LVMH une notification de griefs pour de possibles manquements à des règles sur l'information financière et du public, dont une copie a été transmise à la commission des sanctions. Celle-ci se réunira le 31 mai." Une décision de sanction ne sera toutefois pas prise avant l'été.

Pendant ce temps-là, Hermès a poursuivi sa forte croissance. En 2012, le sellier a publié un chiffre d'affaires en très forte hausse à 3,48 milliards d'euros (+22%) assorti d'une marge opérationnelle record à 32,1%.