Filière porcine : les abattoirs Gad, victimes de l'embargo russe ?

Par latribune.fr  |   |  397  mots
La filière porcine européenne est affectée depuis le 29 janvier par un embargo russe.
Déjà en difficultés, l'entreprise prévoit d'entamer une procédure de liquidation judiciaire pour son abattoir de Josselin dans le Morbihan, qui compte 1000 employés. Les perspectives négatives liées à l'embargo russe du 29 janvier auraient pesé dans la balance.

Gad compte demander la liquidation de l'abattoir de Josselin dans le Morbihan. Un communiqué de la CFDT publié ce samedi fait état de cette décision:

"La direction de la SAS GAD Josselin a informé les représentants du personnel de son intention de solliciter du tribunal de commerce l'arrêt du plan de redressement en cours et l'ouverture d'une procédure de liquidation judiciaire"

Le dossier de liquidation judiciaire devrait être déposé au tribunal de commerce fin août-début septembre.

Victime de l'embargo russe

Principale cause de ce choix: "des problèmes de trésorerie", a indiqué à l'AFP le représentant de la CFDT chez Gad, Patrick Piguel. A court terme, l'entreprise doit rembourser une échéance de dette de 4,5 millions d'euros à payer le 10 octobre.

Selon le représentant syndical cité par l'AFP, outre les difficultés de la filière, l'embargo russe sur les importations de porcs, a également pesé dans la décision. Avant même les mesures de rétorsion prises mercredi dernier par Moscou contre les sanctions imposées par les Occidentaux, la Russie avait interdit l'importation de porcs d'Europe en janvier dernier. Il s'agissait officiellement de raisons sanitaires après la découverte de cas de peste porcine en Lituanie et en Pologne.

Chute de la production porcine

La production de porcs en France a chuté de 1,4% au cours des trois mois qui ont suivi cette interdiction selon le service de statistiques du ministère de l'Agriculture Agreste, qui observait néanmoins une augmentation des exportations vers l'Espagne.

Fin juin déjà, les salariés de Josselin s'inquiétaient des conséquences de cette interdiction, comme le décrit cet article de Ouest-France.

Intermarché sur les rangs

 La société bretonne d'abattage et de découpe de porcs a déjà dû supprimer près de 900 postes l'an dernier, huit mois après que sa maison-mère Cecab, a été placée en redressement judiciaire. La majeure partie des activités de Lampaul-Guimiliau (Finistère) avaient été redirigées vers Josselin.

Une filiale du groupe Intermarché a entamé des négociations en vue d'une possible reprise des abattoirs.

Pour rappel, la fronde des "Bonnets rouges" était notamment partie des abattoirs Gad qui avaient été bloqués fin 2013. Les salariés de Josselin ont prévu de se rassembler ce samedi après-midi à Lorient sur le site du festival interceltique.