Vapoter serait entre 5 et 15 fois plus cancérigène que fumer

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  357  mots
Pour certains experts cette recherche ne reflète pas la réalité.
Une étude critiquée par certains experts montre que chauffée à un haut voltage, le liquide contenu les e-cigarettes produit une substance cancérigène à un niveau bien plus important que la cigarette classique.

Dangereuse la cigarette électronique ? C'est la conclusion d'une étude réalisée par l'Université d'État de Portland et parue mercredi 21 janvier dans la dernière édition du New Englad Journal of Medicine (NEJM). Chauffée au maximum et aspirée profondément, la vapeur contenant de la nicotine dans les e-cigarettes peut former du formaldéhyde, une substance qui les rend cinq à quinze fois plus cancérigènes que le tabac.

Aucun danger à faible voltage

Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont utilisé une machine à "inhaler" de la vapeur de cigarettes électroniques à faible et haut voltage pour déterminer comment la substance se forme. À faible voltage (3,3 volts), ils n'ont trouvé aucune formation de formaldéhyde dans liquide qu'on trouve dans le réservoir des cigarettes électroniques. Les résultats ont toutefois été différents à haut voltage (5 volts), donc lorsque l'utilisateur aspire pendant longtemps : le taux de la substance cancérigène formée alors était largement plus élevé que ceux trouvés avec la combustion des cigarettes conventionnelles.

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Ainsi un consommateur de cigarettes électroniques qui inhale chaque jour l'équivalent de trois millilitres de ce liquide vaporisé chauffé au maximum, absorbe quelque 14 milligrammes de formaldéhyde, contre trois milligrammes pour un fumeur qui consomme un paquet de cigarettes quotidiennement. De quoi multiplier par 5 à 15 fois le risque de cancer, selon de précédentes études.

Une pratique extrêmement rare qui ne reflète pas la réalité

Pour certains experts toutefois, cette recherche ne reflète pas la réalité. Ainsi, Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres, qui n'a pas participé à l'étude, explique dans un communiqué :

"Quand les fumeurs de cigarettes électroniques surchauffent le liquide cela produit un goût âcre désagréable ce qu'ils évitent de faire".

David Abrams, chargé des études et recherches sur le tabac au sein de l'organisation américaine anti-tabac Legacy, a quant à lui expliqué à Reuters s'inquiéter que sortie de son contexte, l'étude soit interprétée "de la pire des manières".