Alimentation : le patron de Lidl invite les multinationales à baisser leurs prix

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  606  mots
Après les négociations annuelles entre les industriels et les distributeurs terminées le 1er mars, les prix ont augmenté de 10% en moyenne. (Crédits : Philippe Wojazer)
Après les négociations entre distributeurs et industriels terminée le 1er mars dernier, les prix ont augmenté de 10% en moyenne. Les patrons des grandes enseignes de distribution ont invité les industriels à revoir leurs prix pour éviter que l'inflation ne continue à l'automne.

Faire baisser les prix coûte que coûte. C'est ce que demande Michel Biero, directeur exécutif achat chez Lidl. Il appelle à « forcer » les multinationales à « revenir à la table des négociations pour baisser les prix » dans un entretien sur RTL. Après les négociations annuelles entre les industriels et les distributeurs terminées le 1er mars, les prix ont augmenté de 10% en moyenne. Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, avait invité mi-mars les deux camps à « faire leur part du chemin » car « tout ne peut pas être payé par l'État ». Emmanuel Macron, quant à lui, avait demandé à la grande distribution de contenir leurs marges pour lutter contre l'envolée des prix.

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La semaine dernière, la première ministre avait déjà demandé aux industriels de baisser leurs prix.

« On a demandé aux distributeurs (...) de protéger le pouvoir d'achat des Français en prenant sur leurs marges. C'est le trimestre anti-inflation. Maintenant, on attend des industriels qu'ils puissent répercuter ces baisses des matières premières dans les prix qu'ils proposent à la grande distribution », a indiqué Élisabeth Borne, tout en rappelant l'enveloppe de « 46 milliards d'euros cette année » débloquée par le gouvernement pour aider les ménages à faire face à la flambée des prix de l'énergie.

Le président de l'Association nationale des industries alimentaires a annoncé que des négociations pourront être faites de nouveau mais pas sur tous les produits car les matières premières nécessaires à leur fabrication n'ont pas vu leurs prix diminuer.

Les prix des matières brutes diminuent

Les distributeurs estiment que les prix des industriels devraient diminuer avec le coûts des matières brutes pour les négociations du second semestre.

« Chez Lidl, ça fait trois semaines qu'on baisse des centaines d'articles (...) mais j'ai pris sur ma marge », a poursuivi M. Biero sur RTL. « Bien évidemment, j'ai envoyé un courrier parallèle à celui de Bruno Le Maire pour dire à cette grande marque (de soda, NDLR): ce serait bien de revenir pour discuter de cette baisse de prix que j'ai mise dans le rayon », a-t-il dit.

Ces derniers mois, les prix des huiles végétales, du blé ou encore du papier ont diminué sans qu'aucune baisse ne se fasse sentir dans les rayons. La faute aux contrats d'achat de gaz ou d'autres matières premières qui courent sur plusieurs mois. La faute également aux marges à reconstituer pour les industriels après une hausse du coût de l'énergie en partie amortie.

Le trimestre anti-inflation continue

Pour éviter une répercussion des prix trop importante, le gouvernement a demandé aux distributeurs la mise en place d'un trimestre anti-inflation permettant, sur certains produits, des prix le plus bas possibles. La semaine dernière, le premier ministre a annoncé vouloir continuer le dispositif après le 15 juin, date de fin initialement fixée.

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Une mesure en réponse aux annonces de Michel-Edouard Leclerc, précisant que les prix vont « continuer jusqu'à l'été, jusqu'aux 20% » d'inflation. Une baisse pourrait avoir lieu « au second semestre ». La Première ministre s'est montre plus pressée. « Moi, je souhaite que ça se voie dès que possible, d'ici la fin du mois de juin, qu'on puisse avoir des baisses concrètes, tangibles pour les Français », a-t-elle indiqué. Le gouvernement réunira jeudi à Paris les poids lourds du secteur de la distribution et une seconde réunion avec les industriels doit avoir lieu à une date indéterminée.