"Cartel du yaourt" : Senoble se dit menacé de faillite et fait appel

Par latribune.fr avec AFP  |   |  349  mots
Sur la période incriminée (de 2006 à 2012) les industriels de l'agroalimentaire sous marques de distributeur ont été "pris en étau entre les hausses des matières premières et la résistance de la grande distribution face à des hausses de prix légitimes", assure Senoble.
L'entreprise agroalimentaire a été condamnée la semaine dernière pour entente sur les prix et les appels d'offres sur des produits laitiers frais à marques distributeur. Elle assure faire appel en raison de l'importance de l'amende infligée par l'Autorité de la concurrence.

"On me réclame une amende de 46 millions d'euros. Je ne les ai pas. Et si je dois m'acquitter de cette somme, je suis acculé à la faillite."

Ainsi, Marc Senoble, PDG du groupe éponyme s'est alarmé dans un entretien au quotidien les Echos paru jeudi 19 mars.

Le 12 mars, le gendarme de la concurrence a condamné 11 groupes laitiers, dont Senagral (Senoble), Novandis (Andros) ou Lactalis, à des amendes d'un total de 192,7 millions d'euros pour entente sur les prix et les appels d'offres sur des produits laitiers frais à marques distributeur.

Le vice-président de l'institution, Thierry Dahan a reconnu qu'il s'agissait là "de l'une des plus grosses décisions", en termes de montant d'amendes, prises par l'Autorité depuis sa création.

   >> Voir le détail des amendes infligées.

"Conséquences dramatiques pour le groupe"

Dans un communiqué, le groupe familial indique qu'"un recours va immédiatement être introduit devant la cour d'appel de Paris" et tient à alerter "sur les conséquences dramatiques qu'une décision aussi extrême aura pour le groupe et ses salariés".

Lactalis et Les Maîtres Laitiers du Cotentin avaient déjà annoncé leur intention de faire appel.

Senoble "la disproportion de l'amende"

Sur le fond, le PDG de Senoble ne conteste pas les faits mais "la disproportion de l'amende" et "les erreurs commises dans son calcul".

Sur la période incriminée (de 2006 à 2012) les industriels de l'agroalimentaire sous marques de distributeur ont été "pris en étau entre les hausses des matières premières et la résistance de la grande distribution face à des hausses de prix légitimes", élément totalement "ignoré" par l'Autorité de la concurrence, assure le groupe dans son communiqué.

Senoble, dont le siège est désormais en Belgique, indique sur son site internet avoir réalisé un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros en 2013, dont presque deux tiers réalisés à l'international. Il emploie quelque 3.200 personnes en Europe. Toutefois, il ne mentionne ni son résultat opérationnel, ni son bénéfice net. "Nous ne souhaitons pas communiquer ce type d'informations", a indiqué Senoble à La Tribune.