Les exportations françaises de vins ont reculé de 18% de janvier à août

Par Avec AFP  |   |  552  mots
(Crédits : REGIS DUVIGNAU)
Les ventes de vins français sont touchées par la crise sanitaire mondiale liée à l'épidémie de Covid-19, mais également par les taxes américaines et les inquiétudes liées au Brexit.

Deuxième contributeur à la balance commerciale française derrière l'aéronautique, le marché de l'exportation des vins prend un mauvais rouge. Les ventes ont en effet chuté de -18% en valeur entre janvier et août 2020 comparé aux huit mêmes mois de 2019 (les chiffres de septembre ne sont pas encore connus), a indiqué jeudi 22 octobre FranceAgriMer, l'organisme spécialisé gérant les marchés agricoles en France.

Signe que la situation est alarmante : c'est la première fois depuis 2008-2009 qu'une baisse « aussi marquée » intervient sur le marché de l'exportation des vins. Le recul le plus important porte sur les ventes de vins effervescents, champagne et crémant, dont les exportations ont chuté de 22% en volume et de 28% en valeur sur la période. Celles de vins tranquilles se sont affaissées de 6% en volume et de 13% en valeur.

Sur la "campagne" viticole, qui s'étend du 1er août d'une année au 31 juillet de la suivante, soit d'une saison des vendanges à l'autre, la chute des exportations s'élève à 10% au total, tous vins confondus, a relevé l'organisme au lendemain d'un conseil spécialisé sur le sujet.

La cause de cette baisse est à impliquer directement à la crise du Covid-19. En grande partie en raison de la fermeture des restaurants quasiment simultanément dans de nombreux pays du monde, où les vins français tiennent une bonne partie des cartes de vins. Mais la pandémie n'est pas l'unique responsable. La chute s'explique aussi par l'imposition de taxes de 20% aux États-Unis depuis octobre 2019 sur les vins tranquilles de moins de 14 degrés, ainsi que sur les incertitudes liées au Brexit, la Grande-Bretagne étant l'un des premiers clients de la France viticole.

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Ouverture d'une aide au stockage

FranceAgriMer a également confirmé vendredi 23 octobre la mise en place d'une aide au stockage de vins à partir du 1er novembre 2020. Les aides seront distribuées à hauteur de 4 centimes par hectolitre et par jour, et accessibles à partir de 100 hectolitres de vin stocké, pour que les négociants qui supportent les plus gros volumes, laissent aussi des producteurs plus modestes en profiter. Tous les vins sont éligibles (AOC, IGP, VSIG), en vrac, bouteille ou BIB. Le budget consacré à cette mesure est de 40 millions d'euros, dont 35 millions viennent du budget national et 5 millions de fonds européens.

L'aide, qui devra être demandée à FranceAgriMer sur un site dédié accessible dans les semaines à venir, sera versée en fin de période de stockage, et « au plus tard le 15 octobre 2021 » a indiqué à la presse Didier Josso, délégué pour les filières viticoles et cidricoles de l'organisme.

Une série de mesures de soutien ont été décidées depuis le confinement pour la filière viticole, à commencer par des mesures de distillation de crise, financées sur fonds européens et français à hauteur de 155 millions d'euros. Le gouvernement avait en effet approuvé dès le mois d'avril la distillation du surplus de vin en alcool pour les vignerons français à la suite d'une baisse de la demande en raison de fermetures de restaurants et de bars et d'une baisse des exportations.

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