Espionnage : Renault veut des preuves avant le 10 février

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  246  mots
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Le constructeur espère que l'enquête de la DCRI aura suffisamment avancé avant l'annonce des résultats financiers 2010.

Renault en a marre. Le constructeur est exaspéré du scepticisme croissant autour de l'affaire d'espionnage dont il se dit la victime. Au siège du groupe, on sait que "l'enquête de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) prendra des mois". Mais, officieusement, Renault "espère que la DCRI trouvera des éléments de preuves suffisantes" de la culpabilité des trois cadres incriminés "avant le 10 février".

Pourquoi cette hâte ? Parce que c'est ce jour-là que l'ex-Régie annonce ses résultats financiers 2010 et ses nouveaux objectifs pour les années qui viennent. Carlos Ghosn, PDG du groupe, doit en effet dévoiler son futur plan pluriannuel. La firme pourrait alors profiter de cette journée très médiatique pour se défendre, voire contre-attaquer, même si elle ne peut pas communiquer officiellement sur l'enquête en cours. Elle compte en fait sur des... indiscrétions de la DCRI, qui abonderaient dans son sens.

La DCRI, qui a commencé son enquête le 13 janvier dernier, doit selon Renault "transformer les éléments d'information recueillis en éléments de preuve". Renault est déstabilisé par cette affaire d'espionnage concernant essentiellement la voiture électrique. Un programme phare du constructeur et de son allié Nissan. Le japonais vient de lancer sa première voiture "zéro émission" (la Leaf) et Renault doit commercialiser à la mi-2011 ses Kangoo et Fluence électriques. Plus de 4 milliards d'euros ont été investis par l'alliance dans ce projet.