Les mystères de l'affaire Renault restent entiers

Par latribune.fr  |   |  307  mots
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Ni dans son interview au JDD, ni dans son intervention au 20 heures de TF1 dimanche soir, Carlos Ghosn, le PDG de Renault, n'a apporté les preuves que les avocats réclament.

Trois semaines après la révélation de l'affaire d'espionnage industriel ciblant le programme de voiture électrique de Renault, Carlos Ghosn est sorti de son silence dans une interview au « Journal du Dimanche » puis dans une intervention au Journal télévisé de 20 heures de Claire Chazal sur TF1, mais sans dissiper les zones d'ombre de cette histoire.

Pourquoi avoir tardé à alerter les services de renseignement ? « Il fallait faire nous-mêmes des recherches pour nous forger une opinion sur la gravité de l'affaire », souligne le dirigeant. Carlos Ghosn a également confirmé que les technologies-clés de la voiture électrique n'ont pas été volées, ce qu'avait déjà assuré son directeur général délégué PatrickPélata. « Nous sommes arrivés à la conclusion que ce qui est sorti ne correspond pas à des informations technologiques. Il pourrait s'agir d'informations sur notre modèle économique. »

A la suite de cette interview, les avocats des trois cadres incriminés ont déploré l'absence d'accusations plus précises à l'encontre des trois cadres incriminés. « Nous interpellons le président Carlos Ghosn pour qu'il énonce clairement les preuves retenues contre mon client Michel Balthazar, sans se réfugier derrière la règle du secret de l'enquête", a déclaré Pierre-Olivier Sur, avocat de Michel Balthazard. Marie-Sophie Rozenberg, qui défend Bertrand Rochette, a pour sa part déclaré à l'AFP « s'interroger sur l'existence de ces preuves. Ils ont licencié mon client sur la foi de convictions. (...) J'ose espérer que les éléments dans la plainte justifient le licenciement".

Sur TF1, Carlos Ghosn a souligné que Renault n'avait pas enfreint la loi en menant son enquête sur cette affaire et qu'il lui fallait se forger une opinion avant de prévenir les autorités qui ne l'ont été qu'au bout de six mois, ce que certains critiquent.