On le croyait passé à la trappe. Eh bien, pas du tout ! Le fameux "projet de voiture "essentielle" est toujours d'actualité. Il est en route", affirme à La Tribune le directeur de la stratégie produits et marchés de PSA, Vincent Besson. Présenté au salon de Francfort de 2007, le concept C-Cactus de voiture ludique, simple, pratique, économique, avait séduit. Mais, depuis, on ne voyait plus rien venir. "La lutte contre les émissions de CO2 va provoquer un renchérissement des voitures dans des proportions qu'on n'a jamais connues", explique Vincent Besson. "Pour les amortir, il faut soit monter en gamme, comme avec la gamme DS, soit imaginer des produits moins coûteux." De toute manière, "on est dans un contexte où les gens ont moins d'argent et en dépensent moins globalement pour leur voiture".
Il y a donc "quelque chose à imaginer et Citroën a pour vocation d'explorer des nouveaux territoires". Une chose est sûre : cette nouvelle voiture n'est pas un modèle à bas coûts destiné aux pays émergents. Pour preuve, elle a "la taille d'une compacte", autour de 4,20 mètres de long soit plus que ce qui était prévu au départ et elle sera vendue en Europe, même si elle a aussi une vocation mondiale. Elle se veut une sorte de grosse 2 CV moderne et abordable. La firme aux chevrons promettait en 2007 une éventuelle commercialisation pour 2010 ou 2011. Mais l'étude de faisabilité industrielle et l'évaluation de l'accueil qui pourrait être réservé par les clients à un véhicule très original et différent ont pris du temps. Toutefois, l'équilibre économique du projet, longtemps en litige, a finalement été trouvé. Le projet pourrait aboutir à une commercialisation en 2013, selon nos informations.
Cette voiture qu'on nous promet révolutionnaire devait être également écologique. Une version hybride est ainsi possible. Les gains réalisés sur le nombre de composants, le temps d'assemblage et le poids rendraient la version hybride pas plus chère, in fine, qu'une voiture classique diesel ! Même si la version définitive sera moins dépouillée et spartiate que Citroën ne l'envisageait initialement.
La marque aux chevrons, qui s'apprête à développer sa gamme de luxe DS, à l'autre extrémité de son spectre, avec les prochaines DS4 et DS5, a accru ses ventes mondiales de 8% l'an dernier, à 1,46 million, dont 16% en Chine. Un record. En ce début d'année, la firme marque toutefois le pas. Elle a accru ses immatriculations de 10% en France (utilitaires compris) sur les deux premiers mois, soit légèrement moins que le marché, ce qui la fait régresser en pénétration (15,4%). Et ses volumes ont carrément fléchi de 5,2% en janvier dans l'Union européenne (voitures particulières seules), contre une baisse de 1,4% seulement pour le marché total, avec une part de marché ramenée à 6,3%.