Automobile : l'UFC-Que choisir dénonce le prix élevé des pièces détachées

Par latribune.fr  |   |  417  mots
Copyright Reuters
Les prix des pièces détachées pour l'automobile ont crû de 26% en France sur cinq ans.

Alors que la France bloque la réglementation européenne libéralisant le marché des pièces détachées pour automobiles, l?UFC-Que Choisir dénonce la dérive des prix en France. Les prix des pièces détachées de carrosserie ont augmenté de 26% entre 2005 et 2010 dans l'Hexagone, alors même que les prix à la consommation n?ont varié durant cette période que de 7,63%. "Ce dérapage tarifaire est un des symptômes du monopole des constructeurs sur ce marché", affirme l'association de consommateurs.

En effet, "les constructeurs contrôlent la production et la vente de ces éléments, ce qui expose le consommateur à une double peine". D?une part, les constructeurs gonflent le prix de leurs pièces et, d?autre part, le consommateur est dans l?impossibilité d?utiliser des pièces "alternatives" généralement moins chères, souligne l'UFC-Que choisir.

L?étude quantifie les effets qu' aurait une véritable ouverture à la concurrence et permet de constater les économies réalisées par le consommateur de manière directe lorsqu?il effectue lui-même cet achat mais aussi, et surtout, de manière indirecte avec la baisse de sa prime d?assurance automobile. Les résultats de ce travail sont plus qu?éloquents. "En choisissant des pièces alternatives (de qualité équivalente) à celles proposées par les constructeurs, les consommateurs paient en moyenne 35,5% moins cher en Allemagne (par rapport aux prix catalogue des constructeurs), 33,5% en Belgique et 33,9% en Espagne".

Ces chiffres cachent d? "importantes disparités entre les constructeurs, mais aussi au sein des gammes de chacun d?entre eux". Par exemple, en faisant le choix de pièces alternatives pour un véhicule Citroën, "un consommateur espagnol fera une économie moyenne de "seulement" 27,7%, mais un consommateur allemand pour un véhicule Peugeot économisera en moyenne jusqu'à 42%".

"Il ne faut pas  négliger que les éléments de carrosserie sont majoritairement achetés et payés par les assurances, car leur remplacement intervient généralement suite à un accident de la route". Or, "en 2010, ces pièces représentent 47,3 % du coût total de la réparation automobile".

La Commission européenne avait proposé une directive (2004/0203) visant à libéraliser le marché de la pièce de carrosserie de rechange (la clause de réparation). Cependant, bien que votée par le parlement, cette directive reste bloquée en raison du refus du conseil des ministres de se prononcer sur ce texte, notamment sous la pression de la France.