Renault lancera un véhicule à 3000 euros avant 2016

Par Alain-Gabriel Verdevoye, à Tanger  |   |  415  mots
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Le PDG de Renault Carlos Ghosn a affirmé, lors de l'inauguration de l'usine Renault de Tanger, qu'une plate-forme à très bas coûts serait bientôt industrialisée.

« On travaille sur une plate-forme de véhicules « Ultra Low cost » (à très bas coût) », a affirmé ce jeudi après-midi Carlos Ghosn, lors de l'inauguration de l'usine géante de Tanger, au Maroc. Et, à la question sur la faisabilité d'un tel projet, le PDG de Renault a répondu catégoriquement à La Tribune : « Oui, nous allons le faire, avec une plate-forme moins chère que celle de la Logan ». Enthousiaste, il a ajouté  : « Pourquoi, vous en doutiez ? ». Le projet est donc visiblement acté, du moins dans l'esprit du patron. Il sortira « à moyen terme ». Quand nous demandons à Carlos Ghosn : « avant 2016 ? », il lâche : « oui ! ».
« Cette plate-forme sera pour l'Inde, l'Afrique, certains pays d'Amérique du sud ». Un tel modèle viendra-t-il en Europe ? « C'est a priori difficile à cause des normes », indique le patron, sans avoir l'air de trancher définitivement la question.

Il est urgent de créer une offre supplémentaire

« L'offre aujourd'hui n'est pas suffisante. Il faut descendre en gamme pour créer une offre supplémentaire. Cette plate-forme à très bas coût générera une nouvelle demande. En Inde, il n'y a que 30 voitures pour 1.000 habitants, contre 500 dans un pays comme le Portugal et 800 aux Etats-Unis. Cette offre supplémentaire permettra d'augmenter les volumes », souligne le PDG. Prix d'un tel modèle ? Officiellement, personne ne s'exprime sur le sujet. Selon des sources internes, le prix de base pourrait tourner autour de 3.000 euros. Chez Renault, on évoquait récemment 2.500 euros et chez Nissan 3.500. Il s'agira bien sûr d'un projet de l'Alliance sous la responsabilité de Gérard Detourbet, l'ancien responsable de l'entre de gamme chez Renault.

180 000 véhicules sortiront de l'usine de Tanger

Carlos Ghosn a en tous cas nié farouchement que les véhicules à bas coûts, et a fortiori à très bas coûts, nuisent à l'activité de... Renault en France. De tels véhicules « ne pourraient pas être faits en France ». Ils « sont le fer de lance de Renault dans les pays émergents. Et, si nous ne le faisions pas, d'autres le feraient. Ils permettent à Renault de venir dans des pays où il n'aurait pu s'implanter autrement », explique Carlos Ghosn.

Au passage, le PDG a indiqué que « chaque véhicule produit aujourd'hui dans la nouvelle usine de Tanger « génère 800 euros d'activité en France ». Le site marocain vient de démarrer la production d'un monospace à bas prix, le Dacia Lodgy, qui sera commercialisé en avril. 60 à 70.000 véhicules sont prévus cette année et 180.000 l'an prochain.