PSA vend son siège social historique

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  496  mots
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La cession a été annoncée ce lundi, pour 245,5 millions d'euros. Mais le constructeur souscrira un bail de neuf ans.

PSA Peugeot Citroën a scellé ce lundi la cession de son siège social historique, avenue de la Grande-Armée à Paris. Une page de l'histoire se tourne. Le constructeur automobile a signé une promesse de vente avec une filiale d?Ivanhoé Cambridge, bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec,  pour l?ensemble immobilier situé du 69 au 81 avenue de la Grande Armée, près de la porte Maillot. Le groupe souscrira toutefois à un bail d?une durée de 9 ans renouvelable. Montant de la transaction:  245,5 millions d?euros. 

Programme de cessions

En mal d'argent frais, Philippe Varin, président de PSA, avait annoncé le 15 février dernier,  à l?occasion de la présentation des résultats financiers 2011,  un vaste programme de réduction de coûts. Le groupe avait alors indiqué qu'il espérait tirer 500 millions d'euros de ses cessions immobilières dans leur ensemble, 500 millions de l'ouverture du capital du logisticien GEFCO. Il a par ailleurs finalisé en février la vente du loueur Citer, contribuant à la réduction de la dette nette de 440 millions d'euros, selon les chiffres du constructeur.

Un siège remontant à 1964

Le siège de PSA remonte à 1964, année où Peugeot l'inaugure. C'était le temps triomphant de la 404, juste avant le lancement l'année suivante de la première traction avant de la marque, la 204, qui allait fortement accroître les ventes de la vieille firme sochalienne. Une extension de l'immeuble vient s'ajouter en 1970. En 1976, l'immeuble voit Peugeot devenir le groupe PSA avec le rachat de son vieux rival Citroën.

Heurs et malheurs

Ce siège aura connu les heures de gloire du constructeur, avec l'annonce en 1978 de la reprise des activités européennes de l'américain Chrysler, qui permettra à PSA d'accéder à une dimension véritablement européenne (avec le français Simca, les marques britanniques Sunbeam et Hillmann, le groupe espagnol Barreiros). PSA héritera  des usines de Villaverde (Madrid) en Espagne et de Ryton en Grande-Bretagne, mais aussi et surtout d'un réseau commercial très développé. L'américain deviendra d'ailleurs actionnaire de PSA pendant quelques années. Et la berline compacte Simca Horizon de 1977 sera même fabriquée outre-Atlantique sous les labels Plymouth et Dodge.

GM dans le capital

Après la gloire, viendront les difficultés. Au début des années 80, le groupe, qui a du mal à digérer Chrysler Europe après Citroën, se retrouve en grave danger. L'arrivée de la miraculeuse petite Peugeot 205 en 1983 et au même moment d'un banquier à la présidence, en l'occurrence Jacques Calvet, sauvera la mise à la famille actionnaire. Il y aura certes encore l'année noire 1993, l'échec de l'objectif des 4 millions de voitures dans la seconde moitié des années 2000.  Mais, l'entreprise ne sera plus en danger de mort comme il y a trente ans. En tous cas plus jusqu'à... aujourd'hui. Philippe Varin vient de faire entrer GM dans son capital (7%)..