Les usines de PSA et Renault victimes de l'effondrement du marché

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  406  mots
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Les sites PSA de Rennes, Sochaux et Mulhouse et celui de Renault à Maubeuge, se mettent au chômage partiel pour réduire des stocks très élevés.

Revoilà le spectre du chômage technique. L'usine bretone de PSA à Rennes (5.900 personnes) a "suspendu toute la semaine la production des Peugeot 508, Citroën C5 et C6". Et le "site restera fermé le lundi 16", précise le groupe . Mulhouse (Haut-Rhin, 9.600 salariés) sera "stoppé du 16 au 20 avril". Enfin, Sochaux (Doubs, 7.200 personnes à l'assemblage) "arrêtera la ligne des Peugeot 3008-5008-Citroën DS5 du 23 au 27". Et ce, sans parler du site de Vesoul (Haute-Saône), obligé de se mettre partiellement en chômage technique, suite à la suspension des livraisons de pièces pour l'Iran.

Réduction des cadences

Renault  vient  d'annoncer pour sa part cinq journées non travaillées du 30 avril au 7 mai à Maubeuge (2.100 personnes), l'usine qui produit les utilitaires et ludopsaces Kangoo. La firme tricolore relève notamment "un niveau de stocks très élevés pour le Kangoo",  "en hausse de 1.500 véhicules en un mois". C'est "historiquement le plus élevé sur les deux dernières années", a affirmé la direction jeudi 12 lors de la tenue d'un Comité d'entreprise à Maubeuge. Il s'agit des "premières mesures d'adaptation". Sur la période "de mai à novembre, le site passera à mi-cadence d'une équipe" seulement. Et ce, malgré l'arrivé de volumes supplémentaires théoriques dus au prochain véhicule Mercedes, produit dans la même usine sur une base de... Kangoo. 

Diminuer les stocks

Chez PSA, on affirme aussi "la volonté de diminuer les stocks, à 61 jours fin 2012, contre 69 fin 2011". Les stocks sont "le premier poste de consommation de trésorerie", explique la firme de l'avenue de la Grande-Armée à Paris, qui souligne: "il faut impérativement réduire les coûts". Le groupe automobile a lancé un grand plan d'économies en début d'année.

Forte baisse en Europe

Renault constate "une situation du marché toutes marques en forte décroissance sur le premier trimestre en Europe", avec un recul du groupe Renault estimé à "-20%", dont "-21%" pour la marque au losange proprement dite et "-14%" pour sa filiale à bas coûts Dacia. Le marché du Vieux continent dans son ensemble est attendu, pour les trois premiers mois de l'année, "en baisse de 8%". Les chiffres officiels d'immatriculations seront publiés mardi prochain par l'ACEA (Association des constructeurs européens). Les ventes de voitures neuves sur le seul marché français étaient au premier trimestre en recul de 21,7 %. Les constructeurs français pris dans leur ensemble ont dégringolé de  30 % dans l'Hexagone sur trois mois.