Le rapport commandé par Arnaud Montebourg sur PSA dévoilé mardi

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  451  mots
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Les premières conclusions du rapport d'expertise sur la santé de PSA Peugeot Citroën en crise seront dévoilées le 11 septembre par le ministre du Redressement productif. Le sort de l'usine d'Aulnay reste encore en suspens.

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, dévoilera mardi aux syndicats de PSA les premières conclusions du rapport commandé sur la situation du constructeur automobile en crise. Arnaud Montebourg avait chargé fin juin Emmanuel Sartorius, ingénieur général des Mines, "de dégager un diagnostic précis, rigoureux et partagé sur la situation réelle du groupe PSA".

Retards sur la mission

Commandé  dans la foulée de l'annonce par PSA d'un plan de suppression de 8.000 emplois et de la prochaine fermeture du site d'Aulnay en région parisienne, ce rapport aurait dû être remis beaucoup plus tôt.  Les conclusions étaient initialement attendues pour le mardi 31 juillet. Déjà, le ministre Arnaud Montebourg avait  indiqué quelques jours auparavant, lors d'une audition devant le Sént en juillet, qu'il s'agirait seulement des premières conclusions, un rapport définitif étant prévu pour la mi-septembre. La date de remise du rapport définitif devrait  être désormais repoussée... à fin septembre ou début octobre!  En attendant, selon une source citée par l'AFP qui a eu accès aux conclusions de ce pré-rapport, "le constat de la surcapacité est posé" mais la fermeture d'Aulnay "n'est pas validée et la question reste en suspens".

De fait, le processus de restructuration reste toutefois suspendu aux conclusions d'un autre rapport d'expertise, demandé par les élus du comité central d'établissement (CCE). Le cabinet Secafi, chargé de cette mission,  prévoit de remettre pour sa part son rapport final fin novembre, selon la lettre de mission du cabinet, obtenue vendredi par l'AFP.

Groupe en crise

Plombé par les surcapacités, PSA, dont l'action a perdu 90% de sa valeur en cinq ans, est dans une situation très difficile. Il vient d'ailleurs de se faire sortir du CAC40, le groupe ne valant  plus que....2 milliards d'euros en bourse. La firme consomme chaque mois 200 millions d'euros de cash et n'a pas fixé de retour à l'équilibre pour le flux de trésorerie avant... la fin de 2014. Les ventes totales du groupe ont reculé dans le monde de 13 %  à 1,62 million d'unités au premier semestre. La firme enregistre une marge opérationnelle dans l'automobile négative de 3,3 %. Elle a réalisé une perte nette semestrielle de 819 millions.

Alliance avec GM problématique

Le groupe en crise s'est allié fin février avec GM, qui a pris 7% de son capital. Mais les experts demeurent fort sceptiques sur un tel rapprochement avec l'américain, dont la filiale allemande Opel est chroniquement déficitaire. GM a en outre raté presque toutes ses alliances jusqu'ici, avec Fiat comme avec les japonais Suzuki, Isuzu, Fuji Heavy (Subaru). Il a également mené sa filiale suédoise Saab à la faillite.