PSA Peugeot Citroën essaie de remonter la pente

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  543  mots
Philippe Varin, patron de PSA
Philippe Varin, patron de PSA, se montre modérément optimiste sur les chances de redressement du groupe. Il compte beaucoup sur le succès de la petite Peugeot 208 pour stopper la baisse des parts de marché en Europe.

Malmené, montré du doigt par les pouvoirs publics, les politiques, les médias pour son plan de suppression de 8.000 postes en France et la fermeture programmée du site d'Aulnay, PSA Peugeot Citroën essaie de remonter la pente. Montée en gamme, internationalisation, restauration de la rentabilité. Tels sont les trois chantiers clés du groupe, tels que les définit Philippe Varin, patron de PSA dans le cadre du Mondial de l'automobile, qui a ouvert ses portes aux professionels jeudi. Le patron salue tout d'abord le succès de la petite Peugeot 208, qui, avec son futur dérivé (faux) 4x4 2008 prévu pour l'an prochain, devrait être le vecteur de la stabilisation des ventes du constructeur en Europe. "D'ici à la fin de l'année, nous serons à la première place dans le segment des "petits" modèles", souligne-t-il. Philippe Varin reconnaît que la part de marché du groupe a reculé cette année au premier semestre à 12,9%. Mais "il ne faut plus baisser. Nous devons être à 13%". Rude gageure.

50% des ventes hors d'Europe

En butte aux marchés européens en crise, PSA doit aussi se développer davantage hors d'Europe. "On démarre deux usines en Chine, nous montons en régime sur le site russe de Kalouga et nous augmentons les capacités au Brésil", indique Philippe Varin. "Nous réaliserons la moitié de nos ventes hors d'Europe en 2015, contre un tiers en 2009", assure-t-il. Enfin, "nous prenons des mesures structurelles pour avoir un flux de trésorerie positif fin 2014. C'est difficile avec les marchés que nous connaissons", insiste le président du groupe qui se force à l'optimisme. Celui-ci déplore toutefois le coût du travail en France, "de 35 euros de l'heure, comme en Allemagne, contre 20-22 en Espagne, 10 en Slovaquie". Depuis dix ans, "les coûts ont dérivé de 10 à 15% en France". Du coup, "il y a dix ans, on avait des marges correctes. Mais, aujourd'hui, avec la pression sur les prix, on n'a plus de marge. Et, si on ne fait plus de marges, il est difficile de soutenir la recherche-développement".

Exemple de Sevelnord

Mais, Philippe Varin n'avoue pas forfait. Et il prend comme exemple l'usine de Sevelnord, dans le Nord, qui, "il y a trois ans, avait un avenir pas très clair. Mais on a trouvé un partenaire (Toyota) pour nos utilitaires, et on a travaillé avec les partenaires sociaux pour signer un accord de développement en juillet dernier. Ces six mois de travail vont permettre de baisser le coût de revient", se félicite le patron de PSA. Rien n'est donc inéluctable, même en France! Philippe Varin compte aussi sur son alliance discutée avec GM. "Fin octobre, on aura les conclusions concrètes de nos groupes de travail sur des projets sensibles". Sous entendu: la faisabilité de véhicules en commun. On affirme en interne, officieusement, que ces conclusions seront favorables à un vrai travail en commun... Philippe Varin n'en assure pas moins que PSA va déployer comme prévu sa nouvelle plate-forme de véhicules compacts et de gamme moyenne supérieure, telle qu'elle était initialement prévue. Ce qui devrait rassurer le site breton de Rennes, lequel devrait fabriquer une partie de ces modèles.