Toyota fait tourner ses usines à plein régime en Europe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  542  mots
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Le site français de Valenciennes tourne à 100%. Ce sera également le cas de l'usine britannique de Burnaston, dès le mois prochain. Toyota Europe vise le retour aux profits cette année.

« Notre usine française de Valenciennes tourne à 100% de ses capacités. Le site britannique de Burnaston y sera le mois prochain avec la mise en production de la (nouvelle) compacte Auris. L'usine turque y parviendra au milieu de 2013 », affirme à latribune.fr Didier Leroy, le PDG de Toyota Motor Europe, dans le cadre du Mondial de l'automobile parisien. Quant au site russe de Saint-Pétersbourg, « il vient de passer d'une à deux équipes ». Seule l'usine tchèque de Kolin, commune avec PSA et spécialisée dans les mini-citadines d'entrée de gamme, « tourne à 70-80% » seulement. Après plusieurs années de crise, le constructeur automobile japonais se relève, sous l'impulsion de ce patron français, un ancien de Renault qui a mis en route le site nordiste de Toyota à Valenciennes, aussi sympathique que réputé efficace.

Retour aux profits sur le Vieux continent

Cette année, Toyota Europe devrait enfin revenir aux profits. « Nous avions gagné 163 millions d'euros en opérationnel l'an dernier avec les activités financières. Mais, sans elles, nous n'étions pas encore à l'équilibre. Et le cash flow était largement négatif », explique Didier Leroy. Mais, sur l'actuel exercice fiscal (1er avril 2012-31 mars 2013, « on sera positifs. Sur le premier trimestre (avril-juillet), nous avons affiché déjà un bénéfice de 33 millions ». Toyota Europe « a retravaillé sa base de coûts, de façon à rester à l'équilibre même en cas de crise ». Il a notamment réduit la voilure... de ses activités industrielles en Grande-Bretagne. C'est pour cela que Burnaston pourra tourner à plein régime le mois dernier. Les capacités y ont été réduites.

Ventes prévues à un million en 2015

Après avoir culminé à 1,26 millions de ventes en 2007 sur le Vieux continent, Toyota n'y a écoulé que 808.000 véhicules en 2010, 822.000 en 2011. Il table sur « plus de 832.000 cette année et un million à l'horizon 2015 ». Ses immatriculations de voitures particulières sur les huit premiers mois de l'année (hors Russie) ont progressé de 5%. La firme, réputée pour la fiabilité de ses produits et la qualité de son service après-vente, compte sur la petite Yaris « made in France », renouvelée l'an dernier et déclinée en une très attrayante version hybride thermique-électrique. « Les ventes de la nouvelle Yaris ont augmenté de 25% par rapport à la précédente ». Le groupe mise également sur sa toute nouvelle berline compacte Auris, nettement plus attractive en design que la rondouillarde et insipide mouture précédente. Premières livraisons prévues en janvier 2013. Une version hybride est prévue à moins de 90 grammes de rejets de C02 au kilomètre. Les hybrides, dont Toyota fut le pionnier avec sa déjà célèbre Prius, devraient d'ailleurs représenter 17% des ventes en Europe l'an prochain, contre un peu moins de 15% en 2012 ».

Lexus à la traîne

En revanche, et malgré ses progrès, Toyota a toujours du mal à percer avec sa marque haut de gamme Lexus, populaire aux Etats-Unis, mais toujours à la traîne en Europe face aux belles allemandes (BMW, Audi, Mercedes). On « fera 46-47.000 ventes cette année. C'est très difficile de gagner de l'argent à ces niveaux-là. Nous espérons que Lexus sera profitable en Europe dans deux ou trois ans".