Mercedes reste en retrait face à ses rivaux Audi et BMW

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  594  mots
Dieter Zetsche, président du directoire du groupe Daimler
La firme de Stuttgart vend moins qu' Audi ou BMW et ses marges sont inférieures. Mais Mercedes parie beaucoup sur les nouvelles compactes Classe A et B.

Mercedes annonce ce jeudi un mois de septembre historique. Le mois dernier, la célèbre firme à l'étoile a accru de 2% ses ventes à 123.358 unités. Les volumes croissent de 5% sur neuf mois à 964.926 véhicules. Pourtant, malgré un communiqué officiel euphorique, Mercedes a... perdu de son aura. Jadis synonyme de perfection automobile, jouissant d'une réputation mondiale, la marque à l'étoile, dont la possession était le symbole de la réussite sociale, s'est laissée doubler par ses rivales Audi et BMW.

Ses ventes en retrait

Sur huit mois -pour lesquelles on dispose de données comparables- Audi a en effet accru ses volumes mondiaux de 12,7% à 961.000 unités, BMW de 7,9% à près de 1,2 million, Mercedes de 5,1% seulement à 911.303. S'il est le numéro un aux Etats-Unis dans le haut de gamme (191.618 unités sur neuf mois, +13%), mais aussi en Russie avec cette fois à peine quelques unités d'avance sur BMW et Audi (23.074 sur huit mois), le constructeur est largement à la traîne dans l'Union européenne (374.654 sur huit mois, -1,4%), derrière Audi (462.834, +5,2%) et BMW (399.631, -3%). En Chine, la firme est aussi très loin derrière Audi, premier fabricant historique de véhicules «Premium».

Marge moins bonne

Dans ce contexte, Mercedes-Benz (voitures particulières) affichait au premier semestre un bénéfice opérationnel en recul de 10%, à 2,57 milliards d'euros, avec une marge de 8,7%, certes honorables mais en retrait par rapport à ses rivales. Audi générait dans le même temps un bénéfice en hausse de 13,2%, à 2,9 milliards, avec une marge de 11,5%. BMW, dont le profit opérationnel atteignait 3,9 milliards (activités automobiles seules), arbore pour sa part un coquet 11,6%.

Quelques problèmes de fiabilité

Mercedes a souffert de certains retards d'investissements dus à la désastreuse alliance Daimler-Chrysler qui a drainé longtemps, et inutilement, beaucoup de ressources financières et humaines. Quelques problèmes de fiabilité dus notamment à une complexification excessive des véhicules ont aussi laissé de fâcheux souvenirs chez certains clients. Enfin, Mercedes a longtemps paru se chercher dans le domaine du design. Mais, surtout, ses deux concurrents ont fait preuve de beaucoup plus de dynamisme.

Nouveaux véhicules compacts

La prestigieuse firme du Bade-Wurtemberg est toutefois bien décidée à recoller au peloton. Notamment avec ses nouvelles berlines compactes Classe A -dont certaines versions recevront d'ailleurs des petits moteurs diesel Renault dans le cadre des accords du printemps 2010-, et ses monospaces Classe B. Depuis son lancement en novembre 2011, plus de 100.000 Classe B ont déjà été vendues. Le groupe a annoncé en juillet dernier son intention d'investir 600 millions d'euros supplémentaires d'ici à la fin 2013 sur son site allemand de Rastatt, à la frontière française, où une troisième équipe sera mise en place ce mois-ci pour répondre à la demande pour cette Classe A. Cette nouvelle enveloppe portera à 1,2 milliard d'euros le programme d'investissements sur ce site qui produit aussi la Classe B. Le directeur de la production de Mercedes, Wolfgang Bernhard, affirmait en juillet que le site produirait à 100% de ses capacités en fin d'année. 500 nouveaux emplois auront été créés à Rastatt en 2012. Un 4x4 sur cette même plate-forme arrivera prochainement. Cette plate-forme sera également industrialisée en Hongrie, sur le nouveau site du constructeur germanique à Kecskemét.

Mercedes vise la première place

«D'ici à 2020 au plus tard, nous voulons que Mercedes-Benz soit numéro un sur le segment du "haut de gamme" en termes de ventes», avait déclaré pour sa part à la mi-juillet le président du directoire du groupe Daimler, Dieter Zetsche, à l'occasion du lancement de la production de la Classe A.