Victime du nationalisme anti-japonais, Toyota arrête sa production en Chine

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  296  mots
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Toyota stoppe pour une semaine sa plus grosse usine en Chine. Les marques automobiles nippones souffrent de la vague de nationalisme anti-japonais.

Toyota prévoit d'arrêter durant une semaine la production dans sa principale usine chinoise la semaine prochaine, affirme ce mardi le quotidien japonais Asahi Shimbun, à cause du conflit territorial entre Tokyo et Pékin. Cette usine emploie près de 13.000 personnes et a produit 500.000 véhicules l'an passé. Toyota avait baissé le rythme de production de ses usines chinoises ces dernières semaines, comme ses concurrents Nissan et Honda.

10% de ses ventes

Toyota ne devrait pas, du coup, remplir son objectif de un million de ventes en 2012, contre moins de 900.000 en 2011, selon l'agence Reuters. Toyota dispose de trois usines d'assemblage en Chine, qui emploient près de 26.000 personnes et montent quelque 800.000 véhicules par an. Le constructeur dispose en outre d'un réseau de 860 concessionnaires. La Chine représente plus de 10% de ses ventes mondiales.

Plongeon de 49%

La tension sino-japonaise est fortement montée après la nationalisation par le Japon, au début septembre, des îles Senkaku de mer de Chine orientale que Pékin revendique. Des manifestations antijaponaises de plusieurs dizaines milliers de Chinois ont envahi les rues de dizaines de villes chinoises à la mi-septembre, avec des violences contre des intérêts japonais. Au mois de septembre, les ventes de Toyota en Chine avaient plongé de 49% sur un an. Suzuki a fléchi de 42,5%, Nissan de 35,3% et Honda de 40,5%.

Part de marché en recul

Les immatriculations de véhicules nippons envisagées dans leur ensemble ont plongé en septembre de 40,8% dans l'ex-Empire du milieu, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM). Du coup, la part de marché en Chine des firmes japonaises prises globalement est descendue, sur neuf mois, à 20,3%, contre 21,6% il y a un an. Les constructeurs japonais se font du coup doubler par les allemands, lesquels s'octroient désormais 23,4% du marché.