Quand Renault va-t-il arrêter de dégringoler en Europe ?

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  515  mots
Copyright Reuters
Renault a affiché en Europe la plus forte chute des immatriculations sur octobre: -21,2%. Si la filiale roumaine Dacia s'en tire, c'est la marque au losange elle-même qui plonge (-24,9%). La nouvelle Clio IV va-t-elle stopper l'érosion? Rude gageure.

Mais jusqu'où Renault va-t-il plonger? Les immatriculations de voitures particulières du groupe au losange ont encore chuté de 21,2% le mois dernier en Europe. C'est la plus forte dégringolade de tous les constructeurs présents sur le marché -hormis le spécialiste nippon du 4x4 Mitsubishi! Si la filiale roumaine Dacia à bas coûts s'en sort honorablement (-7,1%),  la marque au losange elle-même dégringole (-24,9%). Et ce n'est pas un épiphénomène. Sur dix mois, au cumul, le groupe Renault est aussi celui qui recule le plus (-17,9%). Avec une part du marché européen archi-faible (à peine 8,3% et même 6,5% pour le label Renault seul). Une vraie Bérézina. Il y a tout juste dix ans, la marque Renault seule s'octroyait 10,7% du gâteau européen. 

Plongeon en France

Le groupe Renault plonge notamment de... 26,4% en octobre en France, avec un recul de 27,2% pour la marque au losange elle-même! La Clio III, remplacée actuellement par la Clio IV, est logiquement en fort recul... Mais elle n'est pas seule, avec des plongeons pour le monospace Scénic, la gamme compacte Mégane, le ludospace Kangoo, la petite Twingo, le haut de gamme Latitude! Quant à la nouvelle Clio IV, dont les ventes démarrent, elle risque de pâtir d'un prix de vente relativement élevé. Sur dix mois, le groupe au losange fléchit de 20,5% dans l'Hexagone.

Clio IV cruciale

Certes, les marchés sont défavorables à Renault, puisque la crise frappe surtout les ventes de voitures en France et en Europe du sud, où le groupe tricolore est très présent. Mais cela n'explique pas tout. Hormis la toute nouvelle Clio IV, la marque Renault ne bénéficie d'aucune véhicule nouveau susceptible de faire redémarrer les ventes. La Twingo ne sera pas remplacée avant 2014. Et les nouvelles Mégane ou Laguna ne sont pas pour tout de suite. Pas plus que le successeur de l'Espace. Certes, le groupe va profiter de l'arrivée des Sandero II ou Logan II, dont les premiers exemplaires seront livrés ce mois-ci. Mais, si ces nouveautés profiteront au groupe, elles ne relanceront pas la marque au losange, puisque ce sont des... Dacia. C'est dire si la Clio IV, commercialisée le mois dernier, est cruciale. Elle doit absolument s'imposer, sinon... C'est sur sur ses seules épaules que repose l'avenir commercial à court terme de la marque de Boulogne-Billancourt.

PSA limite la casse, pas GM

Face aux catastrophiques résultats commerciaux de Renault, PSA peugeot Citroën limite la casse avec un recul de ses immatriculations de voitures de 5,1% en octobre sur l'Europe et de 12,2% sur dix mois. Mais son allié GM continue, lui, obstinément de plonger, un peu moins que Renault toutefois (-14,2% en octobre, -12,5% sur dix mois). Ford et Fiat fléchissent également. En revanche, le groupe Volkswagen progresse toujours en octobre (+1,5%) et reste quasi-stable sur dix mois (-0,6%). Le marché total européen des voitures particulières (Union européenne, Suisse, Norvège, Islande)  a reculé de 4,6% en octobre et de 6,9% sur dix mois.