Renault investit fortement en France, selon le gouvernement

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  446  mots
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Renault va consacrer 45% du produit de la cession de ses parts dans AB Volvo "au renforcement de sa base industrielle en France", affirme un communiqué des ministères de l'Economie et du Redressement productif. Etrange pays, où le gouvernement fait les annonces à la place d'une entreprise privée!

Renault va consacrer 45% du produit de la cession de ses parts dans AB Volvo "au renforcement de sa base industrielle en France", affirme un communiqué conjoint des ministères de l'Economie et du Redressement productif. Renault, dont l'Etat détient 15% du capital, a annoncé mercredi en fin d'après-midi qu'il allait céder le restant de sa participation dans le constructeur de poids lourds suédois AB Volvo (propriétaire à 100% de Renault Trucks, ex-activité camions du groupe français) , pour 1,48 milliard d'euros. Le produit de cette cession servira "à la poursuite du désendettement du groupe Renault; aux investissements décidés dans le cadre du plan, notamment en France; aux investissements internationaux stratégiques, notamment en Russie et en Chine", assurait mercredi le constructeur.

2 milliards d'investissements

"Ce renforcement est un élément clef de la stratégie de Renault qui s'est engagé, dans le cadre du plan industriel 2011-2013, à consacrer à la France un programme d'investissements de 2 milliards, malgré un contexte de marché difficile", poursuit le communiqué ministériel. Curieux communiqué gouvernemental, qui fait des annonces à la place d'une... entreprise privée! Les ministères rappellent que le programme comprend des investissements significatifs à Douai (Megane, production des successeurs de la Laguna et de l'Espace), à Sandouville (arrivée du nouveau Trafic), à Dieppe (lancement de l'Alpine), à Flins (poursuite des investissements sur Zoé) et à Maubeuge (Kangoo).

Cession des actions

Renault se désengage donc complètement de ses camions Renault Trucks.  Le groupe français a "initié la cession de l'intégralité des actions de AB Volvo qu'il détenait encore et qui représentent (aujourd'hui) 6,5% du capital et 17,2% des droits de vote de AB Volvo. A l'issue de cette opération, Renault ne détiendra plus aucune participation dans AB Volvo", affirme Renault, qui avait cédé (en octobre 2010) la totalité de ses actions B qui représentaient à l'époque 14,9% du capital social et 3,8% des droits de vote de AB Volvo".

Une vieille activité

Au-delà de l'opération financière, cette cession est symbolique. En 2001, Renault avait vendu ses poids-lourds au groupe scandinave en échange d'une prise de participation. Louis Schweitzer, alors PDG du groupe français, avait absolument tenu à être le premier actionnaire de AB Volvo (avec 21,7% du capital et 21,3% des droits de vote au périmètre d'octobre 2010) , notamment pour avoir un droit de regard sur la façon dont le suédois allait gérer les... actifs français. Une participation, qui avait évité une trop lourde restructuration chez Renault Trucks, comme Louis Schweitzer nous l'avait alors avoué. Or, désormais, Renault n'aura plus son mot à dire sur son ancienne activité, issue de la fusion en 1978 des camions Saviem et Berliet, deux marques françaises historiques.