Secouée par un violent mouvement social, l'usine PSA d'Aulnay rouvrira lundi

Par Alain-Gabriel Verdevoye (avec AFP)  |   |  369  mots
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Après dix jours d'un mouvement social minoritaire et violent, PSA va rouvrir le site d'Aulnay lundi prochain, mais sous protection.

L'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à l'arrêt depuis dix jours en raison d'une grève puis sur décision du groupe, rouvrira lundi protection, mais sous protection, a annoncé la direction dans une lettre aux salariés, dont l'AFP a obtenu copie ce vendredi. "Le site et tous les ateliers seront protégés", écrit Laurent Vergely, le directeur de cette usine qui produit la petite Citroën C3 et doit fermer en 2014. "Un encadrement renforcé sera mis en place dès lundi matin". Un porte-parole a précisé que "des managers d'autres sites de PSA seront envoyés en renfort".

Accusations de dégradations

Le directeur de l'usine accuse les grévistes, qui sont "moins de 400", d'avoir "entravé la production et commis des actes répréhensibles au regard de la loi: dégradation de matériel, jets d'oeufs et de pierre, violences verbales, insultes et tentatives d'intimidation". Le délégué CGT, Jean-Pierre Mercier, a nié "formellement" ces accusations. Mais, les syndicats CFDT, la CTC, CFE-CGC et FO se sont associés pour dénoncer "les révolutionnaires aux motivations troubles", accusés de "vouloir détrure l'appareil industriel de PSA". Sans toutefois nommer expréssément quiconque.

Mouvement minoritaire

L'usine a été paralysée par un mouvement dur mais nettement minoritaire à partir du mercredi 16 janvier. Lundi dernier, c'est la direction qui a décidé de ne pas rouvrir, avançant une avarie technique et des difficultés liées à la neige, puis un "sabotage", à savoir des câbles électriques sectionnés dans l'atelier de ferrage. Mercredi, les cadres et agents de maintenance, soit 500 personnes, ont repris le travail, mais assuraient que  "les conditions de sécurité" des ouvriers travaillant sur la chaîne n'étaient "pas remplies".

8.000 suppressions de postes

La fermeture du site et la suppression de 8.000 emplois en France avaient été annoncées l'été dernier par le groupe PSA en crise. Une annonce, qui a donné lieu à une belle bataille politico-médiatique. Le gouvernement a demandé un rapport. Le rapport Sartorius - du nom de son auteur - a été remis en septembre au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Pour l'essentiel, celui-ci légitime la nécessité d'un plan de restructuration.