PSA et Opel veulent afficher leur entente cordiale

Philippe Varin, président du directoire de PSA, et Steve Girsky, président du conseil de surveillance d'Opel, doivent en principe tenir ce jeudi à Bruxelles une conférence de presse commune. Histoire d'annoncer les futurs développements de l'alliance en matière de plates-formes et de produits. Mais les deux groupes sont en crise et doivent gérer des fermetures d'usines.
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Philippe Varin, président du directoire de PSA, et Steve Girsky, président du conseil de surveillance d'Opel, doivent en principe tenir ce jeudi à 11 heures, en terrain «neutre» à Bruxelles, leur première conférence de presse commune. Histoire d'annoncer les futurs développements de l'alliance en matière de plates-formes et de produits. Le rapprochement entre PSA et GM, maison-mère d'Opel, avait été scellé fin février dernier, l'américain prenant 7% du français. But de cette grande manifestation: rassurer décideurs, fournisseurs et experts sur la solidité d'une alliance, extrêmement critiquée par les observateurs.

Mauvais résultats financiers

Cette conférence de presse conjointe intervient alors même que PSA s'apprête à annoncer à la mi-février de mauvais résultats financiers au titre de 2012 et que GM devrait en dévoiler prochainement de tout aussi médiocres. Récemment, le groupe américain avait annoncé qu'il prévoyait rien de moins que 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d'euros) de perte opérationnelle sur le Vieux continent en 2012!

Restructurations

PSA comme Opel, la filiale allemande de GM en crise depuis plus de dix ans, se débattent aujourd'hui dans de difficiles restructurations. Le français affronte une grève larvée à Aulnay, le site de région parisienne qui emploie 3.000 personnes et doit fermer en 2014. Des négociations avec les organisations syndicales sur les mesures d'accompagnement à son plan de restructuration sont en cours. Le groupe avait dévoilé l'été dernier un plan de suppression de 8.000 postes en France, auxquels viendront s'ajouter 1.500 emplois au terme de départs naturels. De nouvelles négociations sur un plan de compétitivité doivent démarrer ensuite.

Menaces chez Opel

Steve Girsky, qui assume en outre les fonctions de vice-président de GM, a prévenu pour sa part mardi dernier qu'il fermerait l'usine allemande d'Opel à Bochum plus tôt que prévu, si un accord sur le plan de redressement du constructeur de Rüsselsheim n'était pas trouvé en février avec le personnel. « Si nous ne parvenons pas à un accord dans les négociations, nous allons logiquement nous en tenir au plan existant de garantie des usines. Ce contrat court jusqu'à fin 2014 », ce qui veut dire que l'usine de Bochum pourrait fermer «dès le 1er janvier 2015», déclarait Steve Girsky dans une lettre au personnel assez brutale, qui a été rendue publique. Au lieu de 2016. Et ce, alors que GM, qui a failli vendre Opel en 2009 avant de se raviser in extremis, a déjà fermé récemment son site belge d'Anvers.

Recul des parts de marché

Les deux alliés sont confrontés à une grave baisse de leurs ventes, dues certes à un marché européen en crise. Mais pas seulement. PSA a vu ses ventes mondiales reculer de 16,5% l'an dernier à 2,96 millions d'unités. Dans l'Union européenne, les immatriculations de voitures de PSA Peugeot Citroën ont fléchi de 12,9%, alors que le marché total baissait de 8,2%. Opel (avec sa marque s?ur britannique Vauxhall) a reculé pour sa part de 15,8% dans l'Union. PSA n'atteint plus (hors utilitaires) que 11,9% de pénétration (contre 13,7% en 2005). Pour Opel (avec Vauxhall), c'est encore pire, avec une part de marché dans l'Union de 6,8% (contre 9% en 2005).

Outil de production surdimensionné

PSA dispose du coup d'un outil de production nettement surdimensionné en Europe, avec un taux d'utilisation moyen de ses usines de 76% au premier semestre 2012 (selon les modes de calcul du consultant Harbour prenant en compte une production en deux équipes). Chez Opel, qui ne cesse de perdre du terrain outre-Rhin, les chiffres sont tout aussi dramatiques. Le problème, c'est que la saturation des capacités dépend en fait du succès ou non des modèles auprès des acheteurs... Volkswagen affirme ainsi qu'il n'y a pas de surcapacités en Europe, mais seulement une question de produits, appréciés des clients ou pas.
 

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Commentaires 3
à écrit le 24/01/2013 à 16:24
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La "libre concurrence" + le mondialisme,c'est vraiment de la pure paranoîa...Il y a surproduct ion dans les usines allemandes,mais si les modèles plaisent,c'est tout bonus pour les marq ues qui les produisent...Et les autres "morflent"...Dans 10 ans,...

à écrit le 24/01/2013 à 12:36
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Et là,ce n'est pas le moment de se poser des questions...On va voir si PSA a le mental pt relever les défis...Il ne suffira pas de vouloir,encore faudra-t-il le pouvoir...Si ça marche,il y a fort à parier que Renault ne vendra plus grand chose en Fra...

à écrit le 24/01/2013 à 10:08
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Quand GM interdit à PSA de fournir des voitures à l'Iran alors que PSA y était le principal constructeur, ça fait forcément un gros trou dans les ventes... Que propose GM pour compenser ce débouché à l'export dont PSA ne bénéficie plus?

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