Renault et PSA : pour les négociations sociales, repassez demain !

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  438  mots
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L'usine PSA d'Aulnay a été rouverte ce lundi, mais la CGT reprend la grève. Des discussions cruciales avec les syndicats ont lieu mardi. Renault négocie pour sa part un plan de compétitivité.

PSA Peugeot Citroën et Renault reprennent mardi les négociations avec les syndicats. PSA négocie un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) ainsi que la fermeture d'Aulnay-sous-Bois, où, après 10 jours d'arrêt et une grève violente et minoritaire sur fond de dégradations, les ateliers ont rouvert lundi dans la crispation, la direction ayant appelé plus de 200 cadres d'autres sites en renfort... Mais la production, sitôt relancée, a de nouveau été bloquée. A l'initiative de la grève, qui a paralysé l'usine du 16 au 18 janvier avant la décision de la direction de suspendre la production la semaine dernière, la CGT a appelé à une reconduction du mouvement. La direction décompte du coup ce lundi 180 grévistes et la CGT 400, sur les 2.800 salariés de l'usine qui doit fermer en 2014.

11.214 postes à supprimer

Entre mai 2012 et mi-2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le constructeur français, dont les salariés de l'usine d'Aulnay et 1.400 personnes à Rennes. Pour ces deux sites, un PSE est prévu, avec une phase de volontariat pour les départs ouverte jusqu'au 31 décembre. Le plan de restructuration a déjà reçu un avis défavorable de quatre organisations syndicales, dont la signature pour le volet social est loin d'être acquise.

Plan de compétitivité chez Renault

De son côté, Renault reprend ses discussions avec les syndicats sur un plan de compétitivité. Un appel à des débrayages sur les sites de production a été lancé pour mardi, en marge des négociations, pour dénoncer les propositions de la direction et son "chantage" aux fermetures de sites. La direction du groupe au losange propose le gel des salaires en 2013, la refonte des comptes épargne-temps, 8.260 suppressions de postes d'ici à 2016, essentiellement via des départs naturels non remplacés. En cas d'accord, il n'y aura ni fermeture de site ni licenciement, assure la direction, qui promet la mise en fabrication de modèles de ses partanaires dans l'Hexagone, en l'occurrence Nissan.

Accord en Espagne

Jusqu'à présent, le gouvernement s'était montré plutôt bien disposé avec Renault, dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 15%. Le gouvernement est toutefois monté au créneau en fin de semaine dernière pour réaffirmer son opposition à tout "chantage" chez Renault. Les syndicats affirment en effet que la direction du groupe automobile menace de fermer deux usines en cas d'échec, ce que le groupe a démenti. Renault avait signé, à l'automne dernier, un accord de compétitivité en Espagne, avec à la clé des hausses de production et la mise en fabrication du nouveau (faux) 4x4 Captur.