Renault-Nissan affiche des ventes record grâce à ...Nissan

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  450  mots
Le PDG de Renault et Nissan Carlos Ghosn Copyright Reuters (Crédits : Carlos Ghosn - Photo Reuters)
Avec 8,1 millions de ventes l'an dernier, l'alliance franco-japonaise est le quatrième groupe auto mondial. Renault (avec le russe Avtovaz) contribue à hauteur de 39% aux volumes totaux. Les deux groupes visent 4 milliards d'euros de synergies annuelles.

L'Alliance Renault-Nissan annonce un record de 8,1 millions de ventes cumulées au titre de 2012. Certes, la hausse n'est que de 1%. Il n'empêche. L'ensemble franco-japonais est le quatrième constructeur auto mondial, derrière Toyota, GM, Volkswagen. Il revendique 10% de part de marché mondiale. Ces chiffres sont toutefois contrastés.  Nissan a écoulé 4,94 millions d'unités (+5,8% grâce notamment à un rebond au Japon et aux Etats-Unis) et Renault 2,55 millions seulement (-6,3% à cause du plongeon des marchés européens). Le constructeur russe Avtovaz (Lada), dont Renault détient 25% des parts avant d'en prendre prochainement le contrôle, a pour sa part contribué à hauteur de 610.900 unités (-5,5%). Renault (avec Avtovaz) a contribué aux ventes de l'Alliance à hauteur de 39% (42% l'an dernier).

Doublement des synergies

Renault et Nissan  veulent d'ailleurs renforcer leurs liens  industriels ainsi que de recherche et développement d'ici à 2016.  "Nous avons réalisé 2,3 milliards d'euros de synergies (dont 1,2 milliard pour Nissan) l'an dernier, contre 1,5 milliard en 2009. Nous comptons réaliser des économies d'échelle supérieures à 2,5 milliards cette année et ciblons les 4 milliards en 2016", explique ce lundi à quelques journalistes Christian Mardrus,  Directeur délégué de l'Alliance.  "Le gros des synergies, c'est l'ingénierie véhicules pour 7 à 800 millions, puis viennent les moteurs et transmissions à hauteur de 600 à 700 millions. Mais nous réalisons des économies dans des tas de domaines. Par exemples, nos équipes dédiées aux problèmes de droits de douane ont permis d'économiser l'an passé pour 180 millions en taxes d'importation", souligne le dirigeant.  "L'an dernier, nous avons partagé entre Renault et Nissan 12%  de pièces (en valeur), contre moins de 5% il y a quatre ans,  et nous visons  les 30% en 2016".

Deux plates-formes en gestation

D'ores et déjà, Christian Mardrus affirme que "60% des moteurs servent à l'un et à l'autre et nos projets nous permettront d'arriver à 80%", même si les composants en eux-mêmes ne sont pas identiques. Par ailleurs, les deux partenaires développent de vraies plates-formes communes. "Nous préparons deux plates-formes développées en commun, une sur le créneau "C" (NDLR: compactes et de gamme moyenne supérieure) pour 2014, l'autre sur le "B"(petites)" pour 2016", assure le dirigeant. Aujourd'hui, Renault ne fait que prêter des plates-formes à quelques modèles Nissan, explique l'Alliance.  Ces deux nouvelles plates-formes "généreront plusieurs millions de véhicules par an",  indique Christian Mardrus. Eh oui, les synergies sont très longues à venir. Renault et Nissan  ont scellé leur alliance en mars 1999 à Tokyo ! 

Participations croisées avec Daimler

Aujourd'hui, la firme au losange détient 43,4% du consortium nippon, lequel possède 15% du français. Par ailleurs, depuis 2010, l'allemand Daimler détient 3,1% de Renault et autant de Nissan, ces deux derniers ayant chacun 1,5% du groupe de Stuttgart.