Mercedes s'attaque aux marques françaises avec ses nouvelles voitures compactes

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  528  mots
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Mercedes se porte bien en France grâce aux nouvelles voitures compactes qui génèrent plus de la moitié de ses ventes. Il concurrence notamment Renault et Peugeot avec la Classe A, dont de nouveaux dérivés arrivent.

Mercedes en France? Ca marche, crise ou pas! Clients richissimes? Non. Après avoir longtemps peiné, la firme à l'étoile retrouve des couleurs... grâce à son entrée de gamme. Les nouvelles berlines compactes Mercedes Classe A et leur version monospace Classe B, "représentent 55% de nos ventes", nous explique Marc Langenbrinck, Directeur général (voitures particulières) de Mercedes France. Des modèles qui démarrent respectivement à 24.900 et 25.900 euros. Ce n'est certes pas le prix d'une Logan, mais on est  loin des 40.000 euros minimum pour une grande Classe E traditionnelle ou 80.000 pour une limousine Classe S. Notons que la première Classe A (180 CDI) est même dotée d'un moteur diesel Renault, le même que celui d'un Kangoo ou d'une... Dacia.

Taux de conquête

"La Classe A a un taux de conquête de 55%. La moitié des clients nouveaux de la marque viennent des marques généralistes notamment françaises". Parmi les clients: des anciens possesseurs de Renault Mégane, de Peugeot 308, qui "montent en gamme". Les Classes A et B s'imposent en particulier comme voitures de sociétés. Ce qui contribue à abaisser la moyenne d'âge des acheteurs.  "L'acheteur moyen d'une Classe A a 51 ans", ce qui est jeune par rapport aux Mercedes habituelles.

Vise les marques françaises

La percée des marques spécialistes du haut de gamme dans le créneau des compactes se fait au détriment des constructeurs généralistes - sauf  Volkswagen. Inquiétant pour les français. Mais, si le succès de la Citroën DS4 reste très mitigé, on attend avec impatience la réaction de Peugeot avec sa nouvelle 308, a priori très réussie d'après ce que nous avons pu voir. Les constructeurs allemands font d'ailleurs de bonnes marges sur ces compactes, car les clients achètent des véhicules plutôt équipés.  "Le prix moyen auquel nous vendons la Classe A est de 32.000 euros". Soit 7.000 de plus que le tarif catalogue de la version de base...

Hausse des immatriculations

La marque à l'étoile a progressé de 14,7% en avril en France (contre une baisse de 5,3% pour le marché total). Sur quatre mois, elle fléchit de 1% seulement, sur un marché en chute de 12,3%. Les autres marques haut de gamme allemandes étaient d'aussi à la hausse en avril: +8,3% pour Audi, +5,3% pour BMW. "Le segment des marques "Premium" était en baisse de 4% seulement à fin avril. Le fléchissement est trois moindre que celui du marché total", souligne Marc Langenbrinck. La France demeure un des pays où la part du "Premium" est la plus faible dans le marché total en Europe. "On est autour de 8% du marché, contre un peu plus de 10% en Italie, 15% en Grande-Bretagne, 30% en Allemagne". Avec, notamment, le lancement récent de la CLA, une berline-coupé aux lignes agressives, et celui l'an prochain du 4x4 GLA, deux modèles dérivés de la Classe A,  Mercedes vise "3% du marché français total vers 2015-2016, contre 2,7% aujourd'hui. Nous remontons. Nous étions à 1,9% en 2011". Les 3% ne sont pas inatteignables, puisque la marque de Stuttgart y est déjà parvenue lors de son record du milieu des années 2000...