L'industrie automobile tricolore n'est vraiment pas florissante. Frappée par un marché européen et notamment français en crise, elle voit ses ventes reculer dangereusement. PSA Peugeot Citroën, en forte perte l'an dernier, ne prévoit pas de retour à l'équilibre financier avant fin 2014 au mieux. Et Renault ne s'en sort que grâce à l'apport de son allié Nissan et de sa gamme à bas prix "Entry" produite dans les pays émergents. Pourtant, les constructeurs français ne sont pas à court d'imagination. Loin de là. Cocorico, ils arrivent même à innover et lancer des véhicules emblématiques, que la concurrence pourrait leur envier. Voici donc les cinq (très) bonnes idées de ces derniers mois, concrétisées par PSA et Renault. Il s'agit chez Peugeot  de la sportive 208 GTi et du petit "Crossover" 2008; chez Citroën de la DS3 Cabrio chic et snobe; chez Renault du Captur (rival du 2008) et de la berline à bas coûts Dacia Sandero II.

>> DIAPORAMA Tour d'horizon des 5 idées bonnes idées de l'industrie automobile française

Peugeot 208 GTi 

La France ne sait pas toujours valoriser son patrimoine. Mais, cette fois, Peugeot a osé. Se souvenant de l'emblématique 205 GTi des années 80, la firme au lion ressort une petite sportive sur-vitaminée. Il fallait oser, tant l'acharnement anti-voitures est fort dans l'Hexagone (fiscalité archi-dissuasive, répression tous azimuts avec la politique du tout-radar, création de nouveaux embouteillages à Paris pour écoeurer l'automobiliste...). La 208 GTi de 200 chevaux (chut, il ne faut pas le dire!) prouve qu'une auto, c'est aussi de la passion! La nouvelle "petite" arbore une foule de petits détails de carrosserie, comme la forme des vitres latérales arrière, rappelant son aînée de 1985. Même chose à l'intérieur avec des sièges surpiqués de rouge. Quelle que soit la teinte choisie, les étriers de frein, le jonc inférieur de calandre, le lettrage Peugeot du volet arrière et de la calandre sont aussi toujours... rouges! Un rappel de la 205 GTi. Mais la 208 GTi reste politiquement correcte côté C02. Elle n'en rejette pas plus de 139 grammes au kilomètre (100 euros de malus). Un modèle fabriqué à Poissy. (Yverlines). En France, cette toute nouvelle GTi s'octroie déjà 5% des commandes de 208. Pas mal pour un véhicule sportif à 24.500 euros (gamme 208 à partir de 12.050 euros).

Peugeot 2008

Voici une 208 transformée en break surélevé, avec des protections de grosse  baroudeuse qui lui donnent un air de 4x4. On retrouve ici toutes les fonctionnalités d'une voiture  familiale avec un style beaucoup plus flatteur qu'un minispace. Et ça marche. Le 2008 en est à 12.000 commandes en Europe depuis début avril, dont 9.000 en France, soit deux fois plus que prévu selon la marque. Les premières livraisons sont intervenues début mai. A partir de 15.200 euros, ce véhicule valorisant, doté d'un intérieur original de 208 (qui ne plaît d'ailleurs pas à tout le monde), ne mesure pas plus de 4,16 mètres de long. A peine plus qu'une Mini Countryman. Parfait pour la ville. Comme la 208, le 2008 est branché. On peut même accéder à internet à bord. Ce 2008 est  produit dans l'Hexagone, à Mulhouse. Une francophilie louable. Mais le 2008 a aussi une vocation intercontinentale. Il sera également fabriqué, à partir de mars 2014, à Wuhan, en Chine, pour le marché local. Début 2015, une production démarrera à Porto Real, au Brésil, pour l'Amérique du sud.

Citroën DS3 Cabrio

Evidemment, ce n'est pas un vrai cabriolet. Pour réduire les coûts, Citroën a gardé la structure de sa petite DS3 avec ses arches en tôle. Il s'agit donc plutôt d'une berline dotée d'un très grand toit ouvrant en toile, comme sa rivale Fiat 500C d'ailleurs. Qu'importe ! Une petite décapotable, c'est une excellente idée pour concurrencer la célèbre italienne mais aussi la Mini anglaise (groupe BMW), voire la nouvelle Volkswagen Coccinelle. Lancée en janvier dernier, la DS3 Cabrio recueille déjà 5.500 commandes dans le monde, malgré un surcoût de 2.500 euros environ par rapport à la berline. Une citadine chic et snobe à la française... produite également dans l'Hexagone, à Poissy, aux côtés de la 208 GTi. Citroën estime que la dernière venue devrait générer une hausse de 15% environ des ventes globales de la famille DS3, laquelle constitue un vrai succès. Dérivée étroitement de la C3, cette trois portes sympathique à l'esthétique originale est, de très loin, la plus populaire de la ligne « distinctive » DS. C'est d'ailleurs la seule que l'on puisse réellement considérer aujourd'hui comme une réelle réussite commerciale à ce jour, la DS4 marquant le pas tout comme la DS5.

Renault Captur

Premier rival du 2008 : le Renault Captur. Prévu pour des cadences annuelles de 90.000 unités, selon Renault Espagne qui le  fabrique à Valladolid, ce modèle encore plus compact que le 2008 est livrable depuis avril. Il s'en est immatriculé 9.390 à ce jour en Europe, dont 5.891 en France. Le véhicule semble plaire, incontestablement. Développé sur la base d'une Clio IV, ce « Crossover » (mélange de minispace et de faux 4x4, aucune  transmission intégrale aux quatre roues n'étant proposée) ressemble très peu au 2008. Tant mieux, vive la diversité! Il apparaît en effet beaucoup plus déluré, avec notamment un choix de couleurs pour l'intérieur vives et crues (d'un goût d'ailleurs douteux). Ce modèle, plus 4x4 dans l'allure générale que le Peugeot, a le mérite d'être moins grand que son frère Dacia Duster. Même s'il coûte plus cher !

Dacia Sandero II 

On ne la présente plus. Dérivée à cinq portes de la très populaire Logan de 2004, la Sandero est plus adaptée aux goûts ouest-européens avec sa banquette arrière rabattable et son très pratique hayon arrière, même si, initialement, elle avait été pensée pour... le Brésil. Complètement redessinée à la fin de l'an passé comme la Logan, cette voiture à bas coûts produite à Pitesti par la filiale roumaine de Renault est fonctionnelle, économique à l'achat et en entretien, confortable et fiable... puisque simple. D'un gabarit de Clio IV, la Sandero II reçoit même les derniers moteurs de l'ex-Régie, comme le « mini » trois cylindres à essence inauguré par la... Clio. Evidemment, la Sandero II est moins précise et agréable à conduire que la Clio. Mais elle coûte  5.000 euros de moins, pour une habitabilité comparable, voire meilleure. Voici donc la voiture anti-crise par excellence. Certes, question patriotisme économique, ce n'est pas terrible, puisque cette Sandero II n'est pas faite en France, mais 60% des Clio IV ne proviennent-elles pas de Bursa (Turquie) et la Twingo n'est-elle pas assemblée en Slovénie? Cette Sandero II (à partir de 7.900 euros), en tous cas, on se l'arrache ! Il s'en est déjà immatriculé 37.875 unités en Europe depuis le début de l'année, dont 15.122 en France. Renault compte vendre plus d'un million de véhicules de sa gamme « Entry » (Sandero I et II, Logan I et II, Duster, Lodgy et Dokker) cette année dans le monde. Avec... des marges très confortables !