900 euros : c'est ce que rapporte à la France la vente de chaque Dacia Logan

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  521  mots
Nouveau break Dacia Logan au salon de Genève 2013. Copyright Palexpo
La vente de chaque Dacia Logan, Sandero ou Duster génère 800 à 900 euros d'achats de composants en France. Cette année, les ventes de véhicules de la gamme "Entry" du groupe Renault dans le monde devraient rapporter 800 à 900 millions aux usines tricolores.

« 800 à 900 euros », c'est ce que rapporte en moyenne aux usines françaises chaque vente de... Dacia Logan, Sandero ou Duster dans le monde. Arnaud Deboeuf, directeur du programme "Entry" de Renault, l'affirme à la Tribune. Ces modèles à bas prix ont beau être tous assemblés dans des pays à faibles coûts, ils intègrent des composants mécaniques - la partie "noble" du véhicule - souvent produits dans l'Hexagone.

Cette année, le montant des achats de pièces  "made in France" pour ces voitures devrait se monter à  800 -900 millions d'euros.  « 41% de la production de l'usine de mécanique de Douvrin (Pas-de-Calais) est destinée à nos voitures », indique le dirigeant. Soit un peu plus de 120.000 petits moteurs à essence de 1,2 litre de cylindrée par an. Ces groupes motopropulseurs français sont expédiés notamment vers les usines d'assemblage de Pitesti (Roumanie) ou de Tanger (Maroc). Douvrin est une usine commune entre PSA et Renault, qui emploie 3.450 personnes.

Cléon très concerné

Par ailleurs, « 20% de la production du site mécanique normand de Cléon (Seine maritime, 3.500 personnes) équipe les véhicules de la gamme ». Les 4x4 Duster dotés de  ce moteur de 2 litres de cylindrée sont  assemblés à Moscou (Russie), Curitiba (Brésil), Medellin (Colombie)... et Pitesti. Soit 110.000 en 2012. Nombre de boîtes de vitesses sont également fabriquées dans l'Hexagone. « 20% de la production de Ruitz (Pas-de-Calais » se retrouve dans les modèles "Entry".

Soit environ 20.000 transmissions automatiques. Ce site, également commun avec PSA, emploie 640 salariés. La gamme "Entry" - vendue sous la marque roumaine Dacia en Europe et Afrique du nord mais sous le label Renault ailleurs - absorbe aussi « 4% de la production de transmissions de Cléon », soit 25.000 environ l'an passé. Enfin, ces modèles utilisent « 15% des trains roulants fabriqués au Mans (Sarthe, 1.870 personnes) ».

Renault utilise les capacités

Renault va-t-il continuer d'acheter pour 800 à 900 euros par véhicule à bas coûts en France ? En effet, le constructeur français produit aussi des moteurs en Roumanie et au Brésil, des transmissions également en Roumanie, tout comme des trains roulants, lesquels sont aussi fabriqués en Russie. « Oui, on va continuer ces achats en France, car la mécanique suppose des investissements très lourds. La solution la moins chère consiste donc à utiliser les capacités qui existent... et il y en a en France », souligne Arnaud Deboeuf. 

In fine, les Dacia roumaines sont donc (un peu) françaises, industriellement. Et elles le sont encore davantage en recherche et développement.  Car « les voitures sont étudiées partiellement en France. Le pilotage se fait depuis l'Hexagone. Les bureaux locaux se chargent, eux, essentiellement des adaptations et de l'industrialisation sur place ».

800 à 900 millions d'achats

De toutes manières, ces véhicules ont été conçus prioritairement pour les pays émergents. Ils rencontrent certes un bon succès en Europe de l'ouest, surtout en France, mais l'Hexagone « représente moins de 9% des ventes de cette gamme dans le monde, dont les deux premiers débouchés sont le Brésil et la Russie ». Renault compte en écouler en 2013 « plus d'un million d'unités, contre 953.000 l'an dernier ».