Dans l'automobile, les soldes c'est maintenant... grâce à la crise

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  802  mots
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Le marché auto français est en chute libre. Les stocks s'accumulent et il faut faire tourner les usines en sous-charge chronique. Renault, Peugeot Ford, Opel, Fiat, Hyundai y vont de leurs super rabais, profitez-en!

Le marché s'effondre, une aubaine pour l'automobiliste ? Oui, car les constructeurs multiplient leurs promotions canon, pour se débarrasser des voitures qu'ils n'arrivent pas à vendre naturellement. Renault, Peugeot, Fiat, Ford, Hyundai offrent des super remises. Profitez-en ! Il y a des stocks partout et il faut s'en débarrasser, tout en faisant quand même tourner des usines en sous-charge chronique. « Nous avons organisé un week-end portes ouvertes dans le réseau en fin de semaine dernière. Et nous avons été déçus, la fréquentation a été bien faible », se lamente un grand constructeur. Les immatriculations de voitures neuves ont en effet fléchi de 6,8% sur cinq mois dans l'Union européenne et de 11,9% en France (-10,5% sur le seul mois de mai), une chute bien plus importante qu'escompté en début d'année par les prévisionnistes. Dans l'Hexagone, on est aujourd'hui sur une tendance de marché de 1,7-1,75 million d'unités cette année. Il faut revenir aux années 1997-1998 pour trouver des chiffres aussi médiocres. Un plongeon dû essentiellement aux ventes à des clients particuliers, le canal à plus fortes marges soit dit en passant ! C'est « plutôt une crise de moral. L'acheteur d'une voiture neuve, autour de la cinquantaine en moyenne, a les moyens d'acquérir un nouveau véhicule, mais il préfère épargner au cas où il perdrait son emploi », souligne un expert.

Offre tous azimuts pour Renault

Dans ce contexte, Renault, par exemple, propose une Twingo Pépite à 8.190 euros (y compris 1.000 euros de remise pour une reprise d'un vieux véhicule âgé de plus de huit ans), contre 10.800 au tarif catalogue. Pas mal. Mais le rabais ne suffit pas, puisque la marque au losange rajoute en prime des équipements gratuits comme la climatisation ou la radio. Plus on monte en gamme, plus d'ailleurs les promotions sont attractives. Une berline compacte Mégane Limited diesel dci 90 se négocie à 17.690 euros, contre 22.600 au prix catalogue. Avec, là aussi, des équipements en sus... Et les nouveaux modèles n'échappent pas à la braderie. Le monospace Scénic X Mod (version « baroudeuse » façon faux 4x4) est déjà à 19.990 euros, à peine commercialisé, au lieu de 25.450 au tarif !

Primes à la casse

Chez Peugeot, on ressuscite les fameuses primes à la casse. Comme elles n'existent plus au niveau de l'Etat, c'est le constructeur au lion lui-même qui y va de sa poche : 2.000 euros donc pour tout achat de la nouvelle petite 208, si l'on remet en échange un véhicule de plus de huit ans! Ca monte à 4.000 pour un « Crossover » 3008, 5.600 pour une berline 508 de gamme moyenne supérieure. Les étrangers ne sont pas en reste. Fiat octroie 3.300 euros de remise sur une citadine Punto, qui se retrouve du coup à 8.990 euros. La marque sportive du groupe Fiat, Alfa Romeo, réduit pour sa part de 20% le tarif de la belle compacte Giulietta, que l'on peut donc acquérir pour 16.950 euros.

4.900 euros pour Opel

Opel offre carrément 4.900 euros sur une Corsa - concurrente des 208 et Punto -, cédée donc pour 9.590 euros. C'est aussi le prix d'une « mini » Seat (groupe Volkswagen) Mii espagnole (9.500 euros) bénéficiant de presque 2.000 euros d'abattement mais aussi d'un suréquipement. Ford promeut la petite Fiesta avec le tout nouveau moteur trois cylindres à essence de cent chevaux, livrable moyennant 3.210 euros de rabais (à 11.490 euros). Et, sur un gros monospace Galaxy, le rabais de Ford atteint 6.510 euros (à 27.490).

Assurance chômage

Le coréen Hyundai y va aussi de ses promotions « classiques », qui permettent notamment d'offrir une des voitures les moins chères du marché, la petite i 10 à 7.490 euros via une réduction de 2.200 euros. Mais, ce n'est pas le plus important. Hyundai innove avec sa prime chômage baptisée « Pacte Hyundai ». En cas de perte d'emploi involontaire, celui-ci prévoit une contribution de 300 euros (maximum) du constructeur au montant de l'échéance mensuelle dans le cas d'un achat à crédit, ou une somme fixe du même montant si le véhicule a été acheté comptant. Cette indemnisation s'applique jusqu'à douze mois maximum. Finalement, ça ne coûte pas plus cher à Hyundai qu'une grosse bonne vieille remise classique. Mais, le marketing de la marque sait être dans l'air du temps. Mieux, un concessionnaire Hyundai à Nîmes (Gard), lui, fait cadeau d'un... deuxième véhicule pour le prix d'un seul. Pour tout achat d'un 4x4 à un peu moins de 30.000 euros, vous emporterez aussi une mini-citadine. Les deux véhicules sont neufs, évidemment. Certes, il n'y a que très peu de véhicules en jeu. Il n'empêche, c'est osé, même si Hyundai France souligne haut et fort qu'il s'agit d'une initiative purement locale. Hyundai France avait pourtant fait lui-même ce genre d'offres, il y a quelques années... Quelle inventivité pour forcer la vente, alors que les clients se font plus rares !