La réussite des constructeurs auto allemands agace les concurrents

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  630  mots
La nouvelle BMW 2 Active Tourer (Crédits : Reuters)
Ventes records, profits opérationnels historiques, les constructeurs auto allemands affichent d'excellents résultats. Grâce à leur internationalisation, à la réputation de leurs voitures et le haut niveau de gamme.

Résultats record pour la quatrième année consécutive chez BMW, ventes et profits opérationnels historiques pour Volkswagen. Livraisons obstinément en hausse et marge certes en retrait mais toujours supérieure à la barre des 10% chez Audi. Et ce n'est pas fini. BMW compte franchir la barre des deux millions de véhicules pour la première fois en 2014, le groupe Volkswagen celle des dix millions, avec... quatre ans d'avance sur l'objectif.

Audi, la filiale haut de gamme du consortium de basse-Saxe, vise les deux millions vers 2017-2018 après avoir dépasse le 1,5 million l'an passé, soit deux ans plus tôt que prévu. D'ici à la fin de la décennie, Mercedes espère pour sa part battre ses deux rivaux BMW et Audi, derrière lesquels il se trouve aujourd'hui. La crise? Ah oui, où ça?

Hausse des ventes

L'an dernier, le nombre total d'unités livrées par le bavarois BMW a progressé de 6,4 % à 1.963.798 exemplaires. Les livraisons du groupe Volkswagen, deuxième constructeur automobile mondial, ont  crû de 4,9% à 9,73 millions d'unités. Audi a écoulé 1,57 million de voitures (+8,3%). Porsche, désormais intégré également au groupe Volkswagen, en a diffusé plus de 162.145 (+15%), Mercedes 1,46 million (+10,7%). L'an passé, par comparaison, les ventes de Renault avaient crû  de 3,1% à 2.628.208 véhicules; celles de de PSA  avaient reculé de 4,9% à 2,82 millions.

Même dans l'Europe en pleine mévente, BMW a conservé des ventes  quasi-stables, tout comme Audi. Mercedes a même réussi à progresser (+5.9%) sur le Vieux continent,  Porsche aussi (+4,4%). Mais c'est surtout en Asie-Pacifique que les allemands cartonnent. En Chine, BMW a crû de 19,7% à 391.713 unités. Volkswagen y a écoulé le tiers de ses véhicules, soit  3,27 millions d'unités  (+16,2%). Avec un bénéfice opérationnel record de 4,3 milliards d'euros  dans l'ex-Empire du milieu.

Les Etats-Unis sont le principal marché de Porsche, qui y a livré 42.323 voitures neuves l'an dernier (+20,8 %).  Idem pour Mercedes. La firme à l'étoile y a progressé fortement (+14%) à  312.534 unités en 2013, dont la majorité des voitures a été  produite sur son site de Tuscaloosa (Alabama).

Marges fort honorables

Forts de leur intercontinentalisation et de leurs prix de ventes moyens élevés dus à leur réputation et partant un haut niveau de gamme, les constructeurs allemands affichent des marges très honorables: 6% pour le groupe Volkswagen dans son ensemble, 10,1% pour le seul Audi, 18% pour Porsche, 9,4% pour le groupe BMW  (activités automobiles seules). Certes,  on arguera que Renault revendique une marge supérieure à 10% pour son Dacia Duster à bas coûts. Mais  la gamme "Entry" ne représente que quelques modèles au sein de la gamme Renault. le groupe tricolore au losange a enregistré une marge globale de 3%  en 2013, voire 1,3% pour la seule activité automobile. Quant à PSA , sa marge était négative de 2,9% pour la division automobile.

Volkswagen enregistrait du coup l'an dernier un bénéfice opérationnel record  de 11,7 milliards, sans inclure les bénéfices en Chine mais en comprenant les excellents profits de la marque sportive Porsche. BMW aligne 6,66 milliards d'euros de résultat. Contre 1,24 milliard de profit opérationnel pour Renault l'an passé et une perte de 1,04 milliard pour PSA (activités automobiles seules).

Progression des effectifs

Volkswagen alignait un bénéfice net de 9,1 milliards, BMW 5,34 milliards. Mercedes (Daimler) n'a pas encore publié ses résultats 2013. Grâce à  la contribution de l'allié Nissan, le français Renault  affichait quant à lui un bénéfice net de 586 millions d'euros au titre de 2013. Chez PSA, la perte nette du constructeur restait forte, à savoir 2,31 milliards d'euros

Les effectifs de BMW ont augmenté de 4,2% en 2013 à 110.351 personnes. Volkswagen employait de son côté 572.800 salariés au 31 décembre 2013  (en hausse de 23.000 personnes sur un an) et en prévoit plus de 600.000 en 2018. Décidément, l'industrie auto allemande a de quoi faire des jaloux.