"Nous n'aurions jamais imaginé un dollar à 120 yens" se réjouit Carlos Ghosn

Par latribune.fr  |   |  291  mots
Carlos Ghosn va accroître la production Nissan au Japon, et augmenter les salaires, grâce au yen très faible.
Le patron de Nissan a annoncé que le groupe allait accroître sa production à la faveur d'un yen très affaibli. Il n'exclut toutefois pas une remontée de la devise japonaise.

"Nous n'aurions jamais imaginé un dollar à 120 yens il y a un an, nous sommes soudain devant un changement complet de scénario!" s'est enthousiasmé Carlos Ghosn, patron de Nissan et de l'Alliance Renault-Nissan, qui s'exprimait vendredi 19 décembre au siège du groupe à Yokohama devant la presse:

"Nous allons accroître la production au Japon, une étape logique puisque le yen n'est plus un handicap", a-t-il annoncé.

La production devrait ainsi passer de 900.000 véhicules à plus d'un million en 2015. Il ne s'agit pas pour autant d'un changement de paradigme pour le constructeur japonais qui continuera à privilégier la production locale dans le but de s'affranchir des contraintes de change. D'ailleurs, Carlos Ghosn a ajouté:

"Nous devons être prudents car le yen pourrait se renforcer dans l'avenir".

Carlos Ghosn militait depuis longtemps pour une dépréciation du yen, réclamant une parité 100 yens pour un dollar. A 120 yens, la dépréciation du yen est allée au-delà de ses espérances.

"Le gouvernement a raison"

Mais, le patron du groupe veut aller encore plus loin puisqu'il est prêt à partager les gains obtenus avec les salariés: "le gouvernement a raison: si une compagnie devient plus prospère grâce à sa politique, cette prospérité doit être partagée". Il fait ainsi référence à une initiative du Premier ministre, Shinzo Abe, à l'origine de la dépréciation du yen avec son programme des Abenomics. Mardi, ce dernier a convoqué des dirigeants d'entreprises pour les encourager à augmenter les salaires.

D'une manière générale, Carlos Ghosn soutient les Abenomics qui ont selon lui le mérite de "la clarté" et de la "cohérence". "Le monde des affaires ne peut pas ne pas soutenir" ce programme économique a-t-il dit.