Automobile : le grand chambardement de Renault pour affronter une transition énergétique à marche forcée

Par latribune.fr  |   |  473  mots
Luca de Meo, le directeur général de Renault présente mardi sa "révolution" qui doit attirer les investisseurs. (Crédits : GONZALO FUENTES)
Le constructeur automobile français annonce ce mardi qu'il compte lancer ses voitures électriques en Bourse « au plus tôt » fin 2023 et partager ses activités dans les moteurs thermiques et hybrides avec le groupe chinois Geely. Sa nouvelle filiale électrique, baptisée Ampere, rassemblera 10.000 salariés en France pour produire un million de véhicules électriques sous marque Renault à l'horizon 2031. Cette réorganisation annonce une refonte profonde de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, avec une réduction de la part de Renault dans le capital de Nissan.

Grandes manoeuvres chez Renault. Le groupe au losange a annoncé ce mardi qu'il allait introduire en Bourse « au plus tôt au second semestre 2023 » sa nouvelle filiale de voitures électriques basée en France, baptisée Ampere. Le constructeur automobile français annonce par ailleurs qu'il compte créer avec le groupe chinois Geely un équipementier - appelé « Horse » - qui produira des moteurs et des boîtes de vitesses pour les voitures thermiques et hybrides.

Cette nouvelle filiale électrique Ampere rassemblera 10.000 salariés en France et produira un million de véhicules électriques sous marque Renault à l'horizon 2031. Elle vise plus de 30% de croissance annuelle dans les huit prochaines années et 10% de marge en 2030, contre 4,7% pour le groupe au premier semestre 2022 dans sa configuration actuelle. Ampere produira notamment les nouvelles Renault 5 et Renault 4 électriques dans le Nord de la France. Elle sera introduite à la Bourse de Paris « au plus tôt au second semestre 2023 », « sous réserve des conditions de marché ». Tout en conservant « une forte majorité » dans Ampere, le groupe au losange compte financer ainsi son coûteux virage électrique.

Le fabricant américain de puces électroniques Qualcomm, fournisseur de Renault, s'est déjà positionné comme actionnaire d'Ampere. Renault, dont l'Etat français et Nissan possèdent chacun 15%, doit encore préciser la part que prendra son partenaire japonais dans sa nouvelle filiale électrique. Autour de 15%, selon l'agence Reuters.

Renault vise ainsi une marge opérationnelle supérieure à 8% au niveau du groupe en 2025, et supérieure à 10% en 2030. La direction a également annoncé le rétablissement d'un dividende en 2023, alors qu'il n'en a pas versé depuis 2019, la pandémie de Covid-19 ayant plombé son bilan. Il compte par ailleurs porter l'actionnariat salarié à 10% du capital en 2030.

Un équipementier avec le groupe chinois Geely

Par ailleurs, la nouvelle entité « Horse », en partenariat avec le groupe chinois Geely, développera, produira et vendra des motorisations thermiques (essence et diesel) et hybrides et des boîtes de vitesses pour les voitures thermiques et hybrides.

Ce pôle thermique comptera 19.000 employés en Europe (Espagne, Roumanie et Suède), en Chine et en Amérique du Sud, avec dix-sept usines et cinq centres de R&D. Son chiffre d'affaires, estimé à plus de 15 milliards d'euros - soit un tiers de celui de Renault en 2021 -, devrait croître de 4% jusqu'en 2027.

Renault a également annoncé la création d'une nouvelle entité, « Power », pour rassembler toutes ses activités thermiques et hybrides : le projet Horse mais aussi les voitures non électriques de la marque Renault (sa marque économique Dacia qui va progressivement s'électrifier et qui vise une marge de 15% en 2030) et les véhicules utilitaires. La marque sportive Alpine va aussi prendre de l'ampleur en s'ouvrant aux investisseurs. Avec cinq nouveaux modèles prévus, elle vise une croissance de 40% par an entre 2022 et 2030.

 (Avec AFP et Reuters)