Renault installe Scenic et 4L dans les Hauts-de-France, en attendant Nissan…

Le groupe automobile français a annoncé l'arrivée de deux nouveaux modèles dans son complexe industriel du Nord de la France, qui sera un pôle important de production de voitures électriques. Ces annonces étaient attendues, mais ne résolvent pas les questions du financement à long terme, ou encore de l'engagement de l'allié Nissan dans de nouveaux projets industriels communs.
Nabil Bourassi
Le nouveau Scénic sera plus proche d'un SUV, contrairement aux générations précédentes.
Le nouveau Scénic sera plus proche d'un SUV, contrairement aux générations précédentes. (Crédits : Renault)

Le campus ElectriCity prend forme... Renault a annoncé qu'il produira les prochains Scénic et 4L sur l'immense complexe industriel sis dans les Hauts-de-France, composés des usines de Maubeuge, Douai et Ruitz (boîtes de vitesse). Ces deux modèles vont ainsi compléter la R5 dont on savait déjà qu'il serait produit sur ce campus et dont on attend la commercialisation l'an prochain. ElectriCity produit déjà la Mégane E-Tech (à Douai) et Kangoo E-Tech.

Plus de 400.000 voitures électriques en 2025

Le projet d'ElectriCity avait été lancé en 2021 par Luca de Meo dans le cadre de son projet de transformation industrielle de Renault avec la volonté de reconvertir plusieurs usines. Celle de Douai se verra également dotée d'une gigafactory (site de production de batteries électriques à grande échelle) en partenariat avec Envision. Le patron de Renault ambitionne de faire sortir des lignes d'Electricity plus de 400.000 voitures électriques par an à horizon 2025.

Pour Douai, ElectriCity est une véritable renaissance. Cette usine avait vu ses effectifs chuter ces dernières années, victime, notamment, des très mauvais résultats des modèles qui lui avaient été attribués comme l'Espace, le Scenic ou encore le Talisman. Pour reconvertir le site, Renault a investi pas moins de 550 millions d'euros.

« Renault fait le pari de la France », peut-on lire sur le communiqué de presse du groupe automobile français. Luca de Meo avait déjà affirmé sa volonté de consolider l'empreinte industrielle française de Renault.  « Nous allons investir près de 9 milliards d'euros en France d'ici à 2025 », avait-il rappelé en février dernier lors de la publication des résultats annuels. « Nos investissements vont créer 7 milliards d'euros de PIB supplémentaires en France », avait-il également souligné.

Les moteurs électriques également produits en France

Renault veut construire en tout 700.000 voitures par an en France à horizon 2025. C'est très loin des 3,5 millions de voitures annuelles du groupe, mais le losange affecte sur le territoire français les modèles à plus forte ajoutée, essentiellement tournée vers l'électrification. A Dieppe, l'usine Alpine fabriquera bientôt un SUV électrique à la place de l'A110 dont les volumes sont très inférieurs. En outre, la chaîne de valeur électrique devrait être fermement ancrée dans l'Hexagone puisque, outre les voitures et batteries électriques à ElectriCity, les moteurs seront fabriqués à Cléon en Normandie.

Mais Luca de Meo doit trouver de nouvelles sources de financement... Car même si les comptes sont repassés dans le vert l'an dernier au prix d'une importante restructuration, Renault est encore en convalescence avec une marge opérationnelle inférieure à 5% en 2021. Le groupe sort de plusieurs années de descente aux enfers caractérisées par la fin laborieuse du règne de Carlos Ghosn, et qui s'est accentuée par sa chute spectaculaire fin 2018.

Nissan ne s'est toujours pas prononcé

Pour trouver des sous, Luca de Meo travaille sur un projet de filialisation de ses activités électriques avec une mise en bourse prévue en 2023. Il s'agit d'aller chercher des financements jusqu'ici réservés aux pure players de l'électrification à l'image d'un Tesla ou d'un Lucid.

Renault laisse la porte ouverte à son allié Nissan, dont il possède 44%, soit pour entrer dans le capital de la nouvelle structure, soit pour rejoindre le complexe industriel Electricity... Nissan n'a exclu ni l'un ni l'autre de ces scénarios, mais traine à se positionner sur le sujet.

Nabil Bourassi

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Commentaires 9
à écrit le 08/10/2022 à 15:30
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A combien le tarif svp ? 50.000 € ? 60.000 € ?? 80.000 € ? 100.000 € ... en fait au tarif d'une Aston Martin d'il y a 5 ans.. d'une Porsche 911 d'il y a 3 ans.. d'une Mercedes classe E d'il y a 2 ans.. Voilà le " commun " tarif d'une basic bagnole po...

à écrit le 08/10/2022 à 11:18
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c'est surement pas de la disruption créative d'appeler une voiture 4L, ou R5 mais après tout VW vend des golf depuis 1969 sans même avoir essayé de changer le nom !

à écrit le 08/10/2022 à 8:53
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Le look lourdaud ne fait pas envie. Tous ces SUV se ressemblent tous à part quelques fioritures sans intérêt. Je ne vais pas courir chez le vendeur

à écrit le 08/10/2022 à 0:00
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Je pense qu'il y a un modèle avec un canon devant et une mitrailleuse au-dessus. Mais cela fait comment pour passer des marécages ?

à écrit le 07/10/2022 à 4:07
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Ce vehicule ressemble a un blinde, zelinsky va etre content, la fronce va lui en envoyer.

à écrit le 06/10/2022 à 21:59
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C est la France Start up de Macron, mais en marche arrière... eh oui l ancien temps. Moi sexagénaire je préfère encore mille fois l ancien temps. Avec du vieux on refait le monde actuel.....jusqu'à la débilité....on nous prends pour des idiots, et ...

à écrit le 06/10/2022 à 18:59
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4L et R5 : C'est ça l'innovation à la Française. La réindustrialisation n'est pas gagnée...

le 06/10/2022 à 20:01
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Fiat 500, 500 x, 500 L, new beatle (il y a qqe années déjà), vw combi electrique, ford Mustang, mini, etc. Ca vous va comme innovation disruptive???....

le 06/10/2022 à 20:06
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La Fiat 500 a sauvé Fiat d'une faillite quasi certaine il y a 15 ans.

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