Le gouvernement français veut s'assurer de la préservation de l'alliance Renault-Nissan. Alors que l'Etat détient 15% de Renault, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré, en marge d'une intervention mardi au Mondial de l'automobile à Paris, qu'il exigerait de Luca de Meo, directeur général de Renault, des garanties sur les décisions qui seront prises par le constructeur automobile français vis-à-vis de Nissan pour préserver l'alliance des deux groupes.
Le ministre a précisé qu'il s'apprêtait à discuter avec Luca de Meo, directeur général de Renault, de son projet de rééquilibrage des participations entre le groupe au losange et le constructeur japonais. « Nous sommes en discussion avec Luca de Meo, nous voulons juste avoir la garantie que les décisions qui seront prises par Renault préservent l'alliance entre Renault et Nissan qui est dans l'intérêt de Renault » a déclaré Bruno Le Maire après son intervention au Sommet de l'automobile, en marge du Mondial de Paris qui a ouvert ses portes lundi.
Selon Bruno Le Maire, cette alliance profite à Renault « en termes de technologie, de plateforme » et permet « beaucoup de complémentarités possibles ». « Donc nous voulons nous assurer que ces choix permettent de préserver une alliance à laquelle nous croyons et qui est bénéfique du point de vue industriel comme du point de vue technologique », a ajouté le ministre avant d'aller à la rencontre du directeur général de la marque au losange.
Renault et Nissan discutent
La semaine dernière, plusieurs médias ont rapporté que Renault, dont l'Etat détient 15%, pourrait réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43% actuellement, bouleversant ainsi l'Alliance qui les unit depuis 1999. En contrepartie, le constructeur japonais, qui détient lui-même 15% de Renault, investirait dans Ampère, la future entité qui réunira en France les activités électriques de Renault.
Renault et Nissan ont en effet confirmé qu'ils menaient des « discussions » sur « plusieurs initiatives » afin de « renforcer la coopération », évoquant un possible « accord autour de plusieurs initiatives stratégiques communes » et « l'intérêt de Nissan d'investir » dans la nouvelle entité électrique de Renault dont les contours doivent être précisés début novembre.
Ce scénario constitue une rupture historique inattendue tant cette participation était perçue comme un quasi-contrôle sur Nissan. Elle était également vécue comme le socle de l'Alliance Renault-Nissan telle qu'elle était voulue par l'État français (qui détient 15% de Renault), c'est-à-dire avec une domination de fait du japonais par le français.
Il n'est pas question d'en finir avec l'Alliance avec Nissan. Mais de fait, l'Alliance est en panne depuis plusieurs années. Officiellement depuis l'arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018 au Japon, officieusement, depuis la montée de l'État français dans le capital de Renault en avril 2015 avec l'affaire des droits de vote double, et la volonté sous-jacente de prendre le contrôle de Nissan, c'est-à-dire au-delà des 50% du capital, suscitant la défiance de la partie japonaise. Pour Luca de Meo il est donc impératif de relancer l'Alliance avec Nissan, mais sur de nouvelles bases.
(Avec AFP)
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