En 2035, il sera impossible d'acheter une voiture neuve à essence, diesel ou même hybride : seules les 100% électriques seront autorisées

Par latribune.fr  |   |  590  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Le Parlement européen a approuvé mercredi, malgré une farouche opposition de la droite, la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035, n'autorisant de facto que la vente de véhicules électriques.

A partir de 2035, il sera impossible d'acheter dans les pays de l'Union européenne une voiture ou une camionnette neuve à essence, diesel ou même hybride. Seules les ventes de voitures 100% électriques seront autorisées. Proposée l'an dernier par la Commission européenne, la mesure a été votée ce mercredi par le Parlement malgré une forte opposition des eurodéputés de droite qui voulaient sortir les voitures hybrides de cette nouvelle réglementation européenne. Inquiète des des conséquences industrielles, elle appelait aussi à prendre en compte le carbone émis pour la production d'une voiture, n'a pas fait passer un amendement promouvant l'usage de "carburants synthétiques" et autres biocarburants jugés moins carbonés que les fossiles.

L'amendement des Verts, qui voulaient avancer l'interdiction des moteurs thermiques à 2030, n'a pas non plus convaincu.

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Négociations avec les 27 membres

 Avec 339 voix pour (249 contre, 24 abstentions), ce vote relativement serré ne signifie cependant pas que la proposition de la Commission va prendre tout de suite force de loi, puisqu'elle doit encore faire l'objet de négociations avec les 27 Etats-membres.

Cette disposition s'inscrit en tout cas dans l'ambitieux plan climat examinées depuis mardi par les eurodéputés réunis en session à Strasbourg, un "paquet climat" visant à mettre l'UE sur la voie d'une réduction de 55% des émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990, et de la neutralité carbone en 2050. Un plan qui comporte huit propositions législatives consacrées à la transition écologique. Les voitures représentent environ 12% des émissions en Europe. Ce feu vert intervient alors que les eurodéputés ont rejeté le texte sur la réforme du marché carbone.

 Pour y parvenir, la Commission européenne a proposé l'an dernier de réduire de 50% le nombre de véhicules neufs à moteur thermique vendus dans l'UE en 2030, et de 100% en 2035, ce qui reviendra à totalement les interdire. Des élus du Parti populaire européen (PPE, droite) ont proposé de limiter cet objectif à 90%, mais une majorité d'eurodéputés ont apporté leur soutien à la proposition de l'exécutif européen.

 Avec ce vote, "nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère: celle de la neutralité climat", a commenté sur Twitter l'ancien directeur général du WWF, Pascal Canfin, aujourd'hui député du groupe libéral Renew au Parlement de Strasbourg. "C'est une victoire majeure", a-t-il après avoir manifesté sa déception à propos du vote négatif des eurodéputés à propos de la réforme du marché carbone.

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"L'achat et la conduite de voitures à zéro émission vont devenir moins chers pour les consommateurs", assure Jan Huitema, principal négociateur du Parlement européen dans ce dossier.

Les voitures électriques et hybrides ont représenté 18% des ventes des voitures particulières neuves dans l'UE l'an dernier.

Avec treize ans pour changer l'industrie la plus pourvoyeuse d'emplois en Europe, entrer dans l'ère électrique est "une façon de protéger à la fois le climat et les emplois du secteur dans le temps", a relevé Michael Bloss (Verts).

L'ONG Transport&Environment a vu dans la suppression progressive des moteurs à combustion "une opportunité historique de mettre fin à notre dépendance au pétrole". Et la production accrue de véhicules électriques aidera à faire baisser les prix, selon un de ses responsables, Alex Keynes.