C'est un mauvais démarrage pour l'automobile française après deux années de marasme. Les ventes se sont affaissées de 18,5% au mois de janvier avec 102.901 immatriculations. Cette baisse est d'autant plus catastrophique qu'elle se compare avec un exercice lui-même en forte baisse: ainsi en janvier 2021, les ventes avaient déjà baissé de 18%. Pour rappel, en janvier 2019, soit le dernier exercice avant la crise sanitaire, les immatriculations neuves s'étaient élevées à 155.000 unités. Ainsi, le marché automobile français a perdu près d'un tiers de ses volumes par rapport à son niveau d'avant-crise.
"Le marché est toujours impacté par les problèmes de livraison", constate François Roudier, contacté par La Tribune, porte-parole de la Plateforme Automobile (PFA) qui représente la filière.
"La crise des semi-conducteurs contraint les constructeurs à privilégier les modèles à plus fortes marges au détriment des petites voitures qui constituent le gros des volumes", rappelle-t-il.
Les Français pénalisés
D'ailleurs, les constructeurs français sont particulièrement frappés du fait de leur forte exposition à ce marché de petites voitures. Peugeot voit ses ventes fondre de 21,51%. Renault fait mieux que le marché avec une baisse de 17%. Mais c'est Citroën qui parvient à conjurer la tendance avec une baisse contenue à 14%. Fiat (groupe Stellantis), autre grand spécialiste des grandes voitures, est également à la peine puisqu'il affiche une chute de 23% de ses volumes de vente. De son côté, Dacia trébuche violemment avec des livraisons qui plongent de 34% en janvier.
Parmi les autres baisses spectaculaires, les immatriculations Ford s'affaissent de près de 36%. Surprise... le groupe Tesla que l'on disait pourtant bien outillé pour résister à la crise des semi-conducteurs, accuse une baisse de 44% de ses livraisons en France en janvier.
La rentabilité des constructeurs préservée
La PFA manque d'éléments pour fournir des prévisions sur l'année 2022. Elle constate un manque cruel de perspectives sur le front des composants électroniques dont les différentes études se contredisent. Elle s'alarme également de l'impact de la hausse des coûts des matières premières des prix qui ont déjà beaucoup augmenté. Les tensions sur le prix des carburants est également un élément d'incertitude sur le marché. Enfin, la PFA rappelle que 2022 est une année électorale qui n'a jamais été favorable aux ventes de voitures.
Les analystes s'accordent néanmoins sur un point: malgré des ventes en baisse, les constructeurs automobiles devraient toutefois publier des résultats financiers de bonne facture grâce à la vente de voitures à plus fortes marges.
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