Ghosn explique pourquoi il a démissionné de son poste de PDG de Renault

Par latribune.fr  |   |  328  mots
(Crédits : Regis Duvignau)
Dans un nouvel entretien qu'il a accordé cette fois à des journalistes des "Échos" et de l'AFP qui l'ont trouvé très maître de lui, Carlos Ghosn, depuis sa cellule, nie à nouveau les accusations dont il fait l'objet, affirmant qu'il aurait "ardemment souhaité avoir l'occasion de [s]'expliquer devant le conseil d'administration de Renault".

Avec l'assouplissement de son régime de détention, l'ex-magnat de l'automobile enchaîne donc les interviews depuis son lieu de détention au Japon. Hier, c'était des journalistes japonais du quotidien économique Nikkei, aujourd'hui, ce sont des journalistes français, du quotidien Les Echos et de l'Agence France Presse qui recueillent ses propos. Les journalistes des Echos semblent passablement impressionnés par l'allant de l'ex-Pdg de Renault lors de cette rencontre :

"Il voudrait presque mener l'interview, et il n'a perdu ni de sa prestance ni de son aura", écrivent-ils.

Ce jeudi 30 janvier, dans cet entretien de 15 min, plus bref que celui d'hier, Carlos Ghosn a justifié sa décision de démissionner de ses fonctions de Pdg de Renault par la nécessité de donner au groupe une gouvernance plus pérenne, mais regrette de n'avoir pu s'en expliquer devant le conseil d'administration.

"On ne pouvait pas maintenir Renault dans une situation où la gouvernance était temporaire. Quand j'ai appris que ma caution était de nouveau refusée, j'ai décidé de démissionner"explique-t-il. "Mais j'aurais ardemment souhaité avoir l'occasion de m'expliquer devant le conseil d'administration de Renault."

"Je suis seul face à une armée qui me jette des horreurs au visage"

Le groupe au losange a nommé une semaine plus tôt, jour pour jour, le président de Michelin Jean-Dominique Senard pour succéder à Carlos Ghosn à la présidence du groupe.

"Je suis si fier d'avoir conduit cette entreprise de 2005 à 2018 et de l'avoir aidé à se transformer en un groupe si fort, en termes de profitabilité, de croissance, de qualité des produits et de technologies", a-t-il ajouté. "Les résultats financiers de 2018 vont d'ailleurs être excellents."

Carlos Ghosn a rejeté à nouveau les accusations portées contre lui, estimant être victime d'un complot visant notamment son projet de renforcer l'intégration entre Renault et Nissan. "Je suis seul face à une armée qui me jette des horreurs au visage", a-t-il alors lâché.

(Avec Reuters)