Après sa chute en Bourse, Volkswagen poursuit sa descente aux enfers

Par latribune.fr  |   |  729  mots
Volkswagen a été contraint de rappeler près de 500.000 véhicules, dont des modèles Passat, Golf, Beetle, Jetta et Audi.
Le constructeur automobile allemand, accusé d'avoir installé sur certains de ses modèles un dispositif d'altération de la mesure des émissions de gaz polluant, a perdu plus de 17% à la Bourse de Francfort. En fin de matinée, Volkswagen a a annoncé l'arrêt de la commercialisation des modèles de voitures incriminés aux États-Unis. Il risque jusqu'à 18 milliards de dollars de pénalités.

Publié le 21/09/2015 à 09h47. Dernière mise-à-jour le 21/09/2015 à 18h15.

La tempête qui secoue le géant allemand n'a pas tardé à atteindre les investisseurs de Volkswagen. L'action du groupe automobile allemand a dévissé de 17,14% ce lundi à la Bourse de Francfort, pour terminer à 133,70 euros.

Ainsi, la capitalisation boursière du constructeur allemand est passé de 86,75 milliards de dollars le 18 septembre à -environ- 71,75 milliards de dollars.

Ce sont ainsi 15 milliards d'euros de capitalisation boursière qui sont partis en fumée, après la découverte d'une manipulation qui a permis pendant des années de contourner les normes d'émissions de gaz polluants.

Renault et PSA chutent

Dans le sillage de Volkswagen, Renault a perdu ce lundi 3,18% et PSA 2,54%. Mais l'onde de choc aura très certainement des conséquences sur d'autres marques et équipementiers automobiles.

"Cette affaire devrait avoir des conséquences négatives sur ses ventes de voiture diesel et ses ventes en général. La réputation de la marque est entachée aux Etats-Unis et il faudra beaucoup, mais beaucoup de temps pour inverser la tendance. On observe ce matin des dommages collatéraux pour d'autres marques du secteur et notamment pour les marques allemandes", expliquait ce lundi matin un analyste à Paris, interrogé par Reuters.

Jusqu'à 18 milliards de dollars de pénalités ?

Depuis les révélations de cette tromperie, le monde de l'automobile accuse le coup. Pour rappel, les autorités américaines ont révélé, vendredi 18 septembre, que Volkswagen avait installé un dispositif pour dissimuler en partie les émissions de gaz polluant de certains modèles des années 2009-2015.

Au total, 482.000 voitures diesel du constructeur allemand seraient concernées par cette supercherie, selon l'agence environnementale américaine (EPA).Volkswagen est alors contraint de rappeler près de 500.000 véhicules, dont des modèles Passat, Golf, Beetle, Jetta et Audi.

    Lire >> Pollution : Volkswagen, accusé de tricherie, pourrait écoper d'une amende record

Le groupe pourrait voir sa responsabilité engagée et devoir verser des pénalités pouvant atteindre, selon des médias américains, jusque 18 milliards de dollars (16 milliards d'euros).

Mea culpa de Volkswagen

Ce lundi matin, le géant allemand de l'automobile Volkswagen a indiqué qu'il cessait jusqu'à nouvel ordre de commercialiser les modèles diesel quatre cylindres de ses marques Volkwsagen et Audi aux Etats-Unis. Un décision non sans impact : les modèles diesel représentaient 23% du total des ventes de la marque Volkswagen en août aux Etats-Unis. De janvier à août, la marque a vendu près de 240.000 voitures sur le marché américain.

La veille, le PDG de Volkswagen Martin Winterkorn a assuré "regretter" d'avoir "déçu" ses clients après la révélation de soupçons de tricherie aux Etats-Unis destinée à dissimuler le niveau réel des émissions de gaz polluants de certaines voitures.

"Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public", a déclaré le patron du constructeur allemand au siège du groupe de Wolfsburg (ouest). Il a promis de coopérer avec les autorités américaines "pour établir les faits rapidement et de façon transparente".

Dans le collimateur de Berlin

L'un des groupes phares de l'Allemagne est aussi dans le collimateur du gouvernement. Berlin a réclamé lundi aux constructeurs automobiles des informations lui permettant de vérifier s'il y a eu en Allemagne des tricheries sur les normes anti-pollution des voitures, telles que celles admises par Volkswagen aux Etats-Unis.

"Nous attendons des constructeurs automobiles des informations fiables, afin que la KBA, l'autorité compétente, puisse vérifier si des manipulations comparables ont aussi eu lieu en Allemagne ou en Europe", a ainsi déclaré, lors d'un point presse régulier du gouvernement, Andreas Kübler, porte-parole du ministère de l'Environnement. Il a toutefois estimé que pour l'heure, il n'y avait pas d'"indication" allant dans cette direction.

En fin de journée, le gouvernement allemand a finalement ordonné des "tests approfondis" sur tous les modèles diesel de la marque Volkswagen :

"J'ai demandé à l'Office fédéral de l'automobile de faire immédiatement conduire des tests spécifiques et approfondis sur les modèles diesel de Volkswagen par des experts indépendants",  a précisé le ministre des Transports Alexander Dobrindt au quotidien Bild. D'autres tests pourraient être envisagés en Europe.