Le marché automobile français pénalisé par la pénurie de composants électroniques

Par latribune.fr  |   |  574  mots
Sur les quatre premiers mois de l'année, le marché français des voitures particulières accuse une baisse de 21,48% par rapport à la même période de 2019, avant la crise, avec 592.219 nouvelles immatriculations. (Crédits : CHINA STRINGER NETWORK)
Le marché automobile français est resté sous son niveau d'avant la crise liée à la pandémie de Covid-19 l'an dernier, dans un contexte de production pénalisé par la pénurie mondiale de composants électroniques.

La reprise se fait encore attendre pour le marché automobile français. Selon des données publiées samedi, le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a comptabilisé seulement 140.428 immatriculations de voitures neuves en avril, contre 188.195 il y a deux ans. Sur les quatre premiers mois de l'année, le marché français des voitures particulières accuse une baisse de 21,48% par rapport à la même période de 2019, avec 592.219 nouvelles immatriculations.

Autrement dit, le marché hexagonal est resté sous son niveau d'avant la crise de la Covid-19, dans un contexte de production pénalisé par la pénurie mondiale de composants électroniques.

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Des "problèmes de livraison" à cause de la pénurie

"On commence maintenant à avoir des problèmes de livraison liées à la grande pénurie des composants électroniques", a expliqué à l'AFP François Roudier du CCFA. Selon lui, cette pénurie qui frappe l'ensemble de l'économie depuis plusieurs mois n'avait jusqu'à maintenant pas encore eu de répercussions visibles sur les ventes de nouveaux véhicules.

Les semi-conducteurs comme les puces électroniques sont omniprésents dans les voitures, entre le moteur, l'ABS, les airbags, l'aide au stationnement, le tableau de bord...

Dans une industrie comme l'automobile dont la production est programmée à la minute près, la pénurie de composants a forcé les constructeurs à pratiquer le "stop and go" dans certaines usines à travers le monde. En France, la production de la nouvelle Peugeot 308 à Sochaux avait ainsi dû être interrompue pendant trois semaines.

"La pénurie mondiale de composants électroniques affecte les productions de voitures neuves, et le fait que certaines usines ont été mises à l'arrêt temporaire retarde naturellement les livraisons de véhicules", estime également le cabinet AAAData dans un communiqué séparé.

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Les ventes de voitures impactées par la crise sanitaire

Les restrictions liées à la crise sanitaire continuent par ailleurs d'avoir un impact sur les ventes de voitures. "Vous avez aussi des canaux de vente qui ont souffert énormément", comme les loueurs de courte durée qui ont donc moins immatriculé "puisque les gens ne partent pas en vacances et qu'il n'y a pas non plus de déplacements professionnels", a ainsi souligné M. Roudier.

Par rapport à avril 2020, marqué par le premier confinement, le marché français affiche cependant un bond de 568,8%, et de 50,96% sur les quatre derniers mois comparés à la période janvier-avril de l'année dernière.

AAAData relève que les véhicules d'occasion ont fait mieux que le reste du marché en avril, avec 523.966 immatriculations. En avril 2019, le cabinet avait recensé 503.635 immatriculations, et cinq fois moins en 2020.

D'après AAAData, sur le marché des voitures particulières neuves, les hybrides se portent toujours bien et ont représenté 24% de part de marché, talonnant à quelques véhicules près les ventes de diesel.

Le groupe Stellantis (né de l'union de PSA et Fiat Chrysler) a vendu en avril un total de 50.181 véhicules neufs, et le groupe Renault 29.935 véhicules, des chiffres inférieurs d'environ 30% à ceux de 2019, selon le CCFA. Côté constructeurs étrangers, le groupe Volkswagen a limité la baisse de ses ventes à 15,80% par rapport à 2019, tandis que l'américain Ford a fait état d'un recul de 42,99%.

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