Longtemps moquée, la voiture électrique revient en force

Par Nabil Bourassi  |   |  586  mots
Tesla fait des émules. Les marques Premium allemandes préparent la riposte, tandis que les Chinois ont créé une marque de toute pièce pour rivaliser avec Tesla.
Jamais les constructeurs du monde entier n'ont annoncé autant de programmes de voitures électriques que depuis un an. Toutes les régions du globe parient désormais sur cette technologie qui émet zéro émissions polluantes.

On ne compte plus les projets de développement de voiture électrique qui ont été divulgués depuis un an par tous les constructeurs mondiaux. Une véritable course est lancée, et cette fois, nous ne sommes plus dans des effets d'annonce.

En avril, Ford a annoncé le développement d'une voiture électrique destinée au grand public. Il emboîte le pas à General Motors qui veut compléter sa gamme composée de la Chevrolet Bolt. Ces nouvelles voitures auront évidemment leur pendant en Europe à travers la marque Opel.

Car sur le Vieux Continent, c'est également l'euphorie. Renault, qui dispose déjà d'une gamme assez complète dans la voiture électrique, espère annoncer, à horizon 2017, un doublement de l'autonomie à 300 km de sa prochaine Zoé.

Le groupe PSA qui avait fait l'impasse jusqu'à maintenant sur cette technologie vient d'annoncer l'électrification de sa plateforme CMP qui doit produire des voitures de segment C et B et ainsi produire ses propres modèles électriques, là où auparavant, il achetait ses modèles au japonais Mitsubishi.

Le Premium allemand fourbit ses armes

Le groupe Volkswagen qui propose déjà la plupart des modèles de ses marques avec des motorisations électriques veut lancer un modèle plus puissant sur sa gamme Audi et qui irait directement sur les terres de Tesla. Un prototype avait été présenté au salon de Francfort en septembre 2015, et un modèle est promis pour 2018.

BMW était déjà en avance dans ce domaine puisqu'il commercialise l'i3 depuis 2013 et a d'ores et déjà annoncé qu'il doublait son autonomie à 300 km. Chez Mercedes, le catalogue électrique devrait s'étoffer d'ici à 2020 avec deux berlines et deux crossovers avec des prestations proches de celles de Tesla (en puissance et en autonomie).

Tesla, la star des voitures électriques de luxe poursuit son ascension avec l'annonce de son Model 3 en février qui a été un succès retentissant avec près de 400.000 réservations. Ce triomphe fait d'ailleurs des envieux. En Chine, le conglomérat industriel LeEco a fondé Faraday Future pour créer une griffe directement inspirée de Tesla. Doté d'un budget colossal de 1,4 milliard de dollars (Tesla a démarré avec 70 millions de dollars), l'entreprise a été jusqu'à débaucher Dag Reckhorn, un ancien de Tesla qui a largement contribué à la conception de la Model S.

La presse américaine prête même à Apple des projets de voitures électriques. Selon le Wall Street Journal du 21 septembre dernier, la marque à la pomme aurait également débauché des ingénieurs de Tesla pour préparer une voiture électrique pour 2019.

Toyota travaille déjà le coup d'après

A l'inverse, des marques ont décidé de rester très discrète sur cette technologie. Rien chez Fiat Chrysler Automobile, hormis une Fiat 500e uniquement commercialisée aux Etats-Unis. Le groupe Toyota, lui, a développé une véritable doctrine contre la voiture électrique. Le constructeur japonais qui maitrise parfaitement la technologie électrique (via ses voitures hybrides) ne développe des modèles que pour un usage de mobilité urbaine. Autrement dit, les voitures électriques signées Toyota serviront à équiper des réseaux de voitures partagées comme à Grenoble.

Le groupe nippon préfère se concentrer sur la technologie de la pile à combustible à hydrogène qui constitue à ses yeux le futur de la voiture électrique. Cette technologie offre 500 km d'autonomie et la recharge ne prend que 2 ou 3 minutes, soit des performances autrement plus élevées. A peine né, la voiture électrique serait-elle déjà ringarde ?