PSA choisit la France au détriment de l'Espagne pour ses moteurs

Par latribune.fr avec AFP et Reuters  |   |  336  mots
Située en Espagne, l'usine de Vigo ne fait en effet aujourd'hui que de l'assemblage de voitures
L'usine lorraine de Tréméry, qui emploie 3.400 salariés, était en concurrence avec celle de Vigo, en Espagne, pour construire le nouveau moteur essence. Le directeur industriel du constructeur, Yann Vincent, explique que cette décision a été prise par pur pragmatisme au vu des coûts importants de transports et de transformation de l'usine espagnole, spécialisée dans l'assemblage de voitures.

Une approche "pragmatique". PSA Peugeot Citroën a choisi l'usine de Trémery, en Moselle, pour accueillir une chaîne fabriquant jusqu'à 200.000 moteurs trois cylindres essence turbo par an, au lieu d'un site espagnol car l'équation économique a penché en faveur de la France, a déclaré Yann Vincent, directeur industriel du constructeur, dans une interview à Reuters vendredi 27 mars.

"Nous avons comparé le coût de transformation d'une ligne existante (..) avec une situation qui consistait à investir ex-nihilo à Vigo", a expliqué Yann Vincent. "Nous sommes arrivés à la conclusion que le coût de l'investissement d'une nouvelle ligne était supérieur au coût d'une 'flexibilisation' d'une ligne existante."

Située en Espagne, l'usine de Vigo ne fait en effet aujourd'hui que de l'assemblage de voitures. Selon Yann Vincent, l'avantage compétitif des coûts salariaux espagnols était compensé par la facture de transport, Vigo étant plus éloigné que Trémery, qui emploie quelque 3.400 salariés, des lieux de production de pièces d'Europe de l'Est. Quant aux aides publiques, les deux pays ont fait match nul.

Visite de François Hollande

"L'approche est une approche pragmatique, elle n'est pas (tirée) par des considérations idéologiques ou par des éléments de concept", a précisé le directeur industriel de PSA.

L'annonce du choix, scellé jeudi soir lors d'un comité exécutif au siège du groupe, va rencontrer néanmoins un large écho politique. Une semaine auparavant le ministre de l'Économie Emmanuel Macron avait appuyé la candidature de Trémery face à Vigo, jugeant le site mosellan "tout à fait compétitif" et rappelant que PSA devait "continuer à développer ses activités en France". La nouvelle devrait par ailleurs être saluée vendredi matin par le président de la République, en déplacement dans l'Est de la France à l'avant-veille du second tour des élections départementales.

L'Etat est coactionnaire de PSA, à parité avec le chinois Dongfeng et la famille Peugeot. François Hollande devrait être accueilli à Trémery par Carlos Tavares.