Renault-Nissan : la tension monte entre Emmanuel Macron et Carlos Ghosn

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Emmanuel Macron est lancé dans un bras de fer avec le patron de l'alliance Renault-Nissan.
Emmanuel Macron a tenté de recadrer Carlos Ghosn dans une interview aux Echos. Il continue à s'opposer à un changement de la structure capitalistique de l'alliance, faisant mine d'accuser ceux qui ont "un agenda caché".

Le bras de fer continue entre l'Etat et Carlos Ghosn. En réalité, il prend une nouvelle tournure. Dans une interview aux Echos, le ministre de l'Economie hausse un peu plus le ton à l'endroit de Carlos Ghosn. Il faut dire que depuis quelques semaines, la situation est devenue explosive entre l'actionnaire principal de Renault et l'allié industriel de celui-ci, Nissan, avec au centre du jeu, Carlos Ghosn.

Convergence de vues avec Carlos Ghosn

Dans cet entretien, Emmanuel Macron veut ménager la chèvre et le chou. Il rappelle à plusieurs reprises partager "avec Carlos Ghosn une vraie convergence de vues quant à la vision industrielle". "Ma volonté, c'est que Renault réussisse avec l'alliance", étaye-t-il comme pour rappeler qu'il n'est pas question de remettre en question le principe d'une alliance nécessaire.

Mais, le ministre se veut également ferme : "l'Etat n'est pas un actionnaire naïf, de seconde catégorie. L'Etat est un investisseur de long terme, exigeant". Ainsi, il justifie la décision de son gouvernement d'être monté dans le capital de Renault en avril dernier, passant de 15 à 23% du capital afin d'imposer les droits de vote double, refusé par le conseil d'administration du constructeur automobile français. Cette initiative a contrarié l'allié Nissan qui, privé de droits de vote malgré ses 15% dans Renault, souhaite depuis un rééquilibre des termes de l'alliance.

Pas de raisons de toucher à l'alliance pour Macron

Emmanuel Macron rappelle que cette demande n'est pas justifiée puisqu'à l'époque de la conclusion de l'alliance en 2002, l'Etat était propriétaire de 40% du capital de Renault. "Pourquoi revenir sur un accord-cadre qui définit parfaitement les relations de Renault et Nissan depuis 2002", demande-t-il.

Mais, c'est sur Carlos Ghosn que le message semble le plus ferme. "Il est PDG, pas actionnaire", tonne le ministre de l'économie. D'une manière plus alambiquée, il accuse sans nommer "ceux qui proposent un rééquilibrage des pouvoirs avec un agenda caché".

Alliance en danger

Il apparait désormais que la tension est vive entre le gouvernement et le patron de Renault - qui est également celui de Nissan. Le gouvernement n'est toujours pas revenu à son niveau initial de 15% du capital en raison d'une action en chute de 14%. Mais récemment, le gouvernement a fait savoir à Carlos Ghosn qu'il s'opposait à un rééquilibrage de l'alliance. Carlos Ghosn, lui, serait en train de négocier un nouveau pacte où les participations croisées oscilleraient entre 25 et 35% du capital.