Renault répond aux fuites du rapport accablant de la DGCCRF sur ses diesels

Par latribune.fr  |   |  442  mots
Le rapport de la DGCCRF a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire avec la nomination de trois juges d'instruction.
Le constructeur automobile français a qualifié de "déséquilibré" l'article de Libération qui divulgue les griefs retenus par la DGCCRF contre ses motorisations diesels. Celle-ci estime que Renault a "trompé les consommateurs" et a installé "un dispositif frauduleux" pour dissimuler la réalité des émissions polluantes.

Le groupe Renault a réaffirmé mercredi qu'il respectait les règles d'homologation des véhicules, après la publication par le journal Libération d'un extrait de procès-verbal du gendarme de Bercy qui a contribué à l'ouverture d'une information judiciaire pour "tromperie".

"Renault rappelle qu'aucun de ses services n'a enfreint les règles, européennes ou nationales, relatives à l'homologation des véhicules. Les véhicules Renault ne sont pas équipés de logiciels de fraude aux dispositifs de dépollution", a assuré l'entreprise, en qualifiant l'article de "déséquilibré".

La DGCCRF dénonce un "dispositif frauduleux"

Selon le procès-verbal cité par Libération, la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) soupçonne Renault d'avoir installé un "dispositif frauduleux" afin de fausser des tests sur les émissions de polluants des moteurs.

Le constructeur automobile "a trompé les consommateurs sur les contrôles effectués et notamment le contrôle réglementaire de l'homologation sur les émissions de polluants", est-il écrit dans ce document datant de novembre.

"La société a utilisé une stratégie ayant pour objectif de fausser les résultats de tests antipollution", assure la DGCCRF.

Selon Libération, le document met en lumière des écarts importants entre les performances de certains moteurs Renault au moment de leur homologation en laboratoire et leur utilisation en conditions réelles, en particulier les modèles Renault Captur et Clio IV qui dépasseraient le seuil réglementaire d'émission de dioxyde de carbone de respectivement 377% et de 305%.

"Ces résultats permettent de soupçonner l'installation d'un dispositif frauduleux qui modifie spécifiquement le fonctionnement du moteur, pour en réduire les émissions de NOx (oxydes d'azote, NDLR) dans des conditions spécifiques du test d'homologation, afin que les émissions respectent les limites réglementaires", conclut la DGCCRF dans son procès-verbal.

Renault ne commente pas "une instruction en cours"

"Le Groupe Renault a pris connaissance d'un article déséquilibré paru ce jour dans la presse nationale relatif au dossier 'émissions'. Cet article indique citer des extraits choisis d'un procès-verbal rédigé par la DGCCRF", a souligné l'entreprise automobile dans son communiqué de mercredi.

"Le Groupe Renault n'entend pas commenter une instruction en cours, procédure confidentielle par nature et à laquelle l'entreprise n'a, à ce stade, pas accès. Renault ne peut en conséquence confirmer la véracité, l'exhaustivité et la fiabilité des informations contenues dans cet article. Renault justifiera de son respect de la règlementation et réserve ses explications aux magistrats en charge d'instruire ce dossier", selon la même source.

(Avec AFP)