Renault s'allie au chinois Geely pour accélérer sur les véhicules hybrides en Asie

Par latribune.fr  |   |  548  mots
Le constructeur français - qui avait perdu 7,39 milliards d'euros au premier semestre 2020 - cherche à relancer ses activités en Chine après avoir mis fin à un partenariat l'an dernier. (Crédits : Yves Herman)
Le constructeur français va utiliser le nouveau système lancé par Geely pour les véhicules hybrides afin de développer des modèles sous la marque Renault. Les deux groupes pourraient aller plus loin et proposer ensemble des véhicules 100% électriques.

Les groupes automobiles chinois ne tissent plus uniquement leur toile en Europe. Désormais, la concentration du secteur pousse un groupe européen tel Renault à nouer des alliances pour conquérir de nouvelles parts de marché dans l'Empire du Milieu. Le groupe français et Geely Holding Group ont ainsi annoncé lundi qu'ils s'associaient pour développer des véhicules hybrides à destination des marchés chinois et sud-coréen. Tandis que l'Union européenne (UE) est décidée à réglementer les émissions de CO2, quitte à interdire les moteurs à combustible d'ici 2035, le Français cherche dans le même temps les opportunités de développement.

Aussi, avec cette nouvelle co-entreprise, Renault compte utiliser le nouveau système lancé par Geely pour les véhicules hybrides afin de développer des modèles sous la marque Renault, indiquent les groupes dans un communiqué.

Selon deux sources et des documents consultés par Reuters, la future entreprise utiliserait les technologies, les chaînes d'approvisionnement et les usines de Geely pour produire des véhicules Renault, tandis que le groupe français se chargerait des ventes et du marketing.

Se relancer en Chine avec Geely

Renault et Geely sont aussi convenus d'étudier la mise en place d'une possible entreprise commune en Corée du Sud pour y vendre les véhicules hybrides de Geely, alors que Renault est implanté dans ce pays depuis plus de deux décennies.

Selon Reuters, Renault et Geely envisageaient aussi de développer des véhicules entièrement électriques via cette co-entreprise.

En réalité, le constructeur français - qui avait perdu 7,39 milliards d'euros au premier semestre 2020 - cherche à relancer ses activités en Chine après avoir mis fin à un partenariat l'an dernier. La marque au losange ambitionne de retrouver une place sur ce marché après avoir dissout l'an dernier sa co-entreprise avec Dongfeng Motor Group.

La menace sur l'hybride pèse en Europe

D'autant qu'en Europe, l'hybride est un marché potentiellement plus fragile. D'ici 2035, l'UE veut bannir les moteurs thermiques. "On n'a pas acté la fin du moteur thermique en 2035, ça fermerait la porte à l'hybride également", a opposé la présidence française.

Filiale de Geely, la marque Volvo prévoit d'ailleurs de retirer de son catalogue d'ici 2030 tous ses modèles à combustion, y compris les hybrides, c'est-à-dire à la même date que Bentley, ou Ford pour l'Europe.

Maintenir la marge opérationnelle

En pleine reprise, Renault cherche à consolider de nouvelles parts de marché. Lancé dans un vaste plan d'économies, le groupe a rebondi au premier semestre avec un bénéfice net de 368 millions d'euros, après une année 2020 très difficile.

Il a annoncé une marge opérationnelle de 654 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année 2021, soit 2,8% du chiffre d'affaires. Celui-ci s'établit à 23,4 milliards d'euros, en hausse de 26,8% sur un an, contre 28 milliards avant la crise, en 2019.

La crise des semi-conducteurs continue de freiner l'assemblage et pourrait conduire à une perte de production de l'ordre de 200.000 véhicules sur l'année, prévient Renault.

Basé à Hangzhou, dans la province orientale de Zhejiang, Geely s'est lancé dans l'aventure automobile en 1997. Geely Automobile Holdings Limited est coté à Hong Kong.

(avec agences)

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