Scandale Volkswagen : l'Union Européenne au courant depuis 2013 ?

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Les autorités américaines ont révélé, vendredi 18 septembre, que Volkswagen avait installé un dispositif pour dissimuler en partie les émissions de gaz polluant de certains modèles des années 2009-2015.
Selon le "Financial Times", le commissaire européen à l'Environnement avait, dès 2013, attiré l'attention de ses collègues sur les pratiques douteuses des constructeurs automobiles.

L'Union Européenne a-t-elle fermé les yeux ? Dans un article publié dimanche 25 octobre, le Financial Times avance que le commissaire européen à l'Environnement avait averti, dès 2013, ses collègues que des constructeurs automobiles truquaient des moteurs pour fausser les tests antipollution.

"Il y a des préoccupations répandues"

Les dirigeants de l'UE étaient au courant du problème deux ans avant sa révélation et l'ont laissé persister, selon le Financial Times, qui cite un échange de lettres entre responsables de l'UE.

D'après le journal financier, le commissaire à l'Environnement, Janez Potocnik, mentionne le problème dans une lettre adressée en février 2013 au commissaire à la Politique industrielle Antonio Tajani.

"Il y a des préoccupations répandues selon lesquelles la performance (des moteurs, ndlr) a été ajustée pour se conformer au cycle de tests, en dépit d'une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte", écrit ainsi Janez Potocnik.

11 millions de véhicules truqués dans le monde

Le scandale a éclaté en septembre lorsque les autorités américaines ont accusé le groupe Volkswagen d'avoir équipé des millions de moteurs d'un logiciel qui active les systèmes de limitation de la pollution lorsque le véhicule subit un test environnemental, mais les désactive lorsqu'il circule, ce qui entraîne des taux d'émission dangereux.

Volkswagen a reconnu que jusqu'à 11 millions de véhicules dans le monde, de marques VW et d'autres marques du groupe, étaient équipés du logiciel tricheur. Le groupe, dont le patron Martin Winterkorn a dû démissionner, va devoir payer des milliards d'euros en coûts de rappel de véhicules et en contentieux juridiques.

Des enquêtes sur la gigantesque fraude sont ouvertes en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis.

La représentante des Verts au Parlement européen, la députée Karima Delli, réclame des explications de la part de M. Talajani. Il devra "s'en expliquer dès cette semaine à Strasbourg", écrit-elle dans un communiqué.

(Avec AFP)