Voiture électrique à 100 euros par mois : l'Etat débranche son dispositif de « leasing social » pour 2024

Par latribune.fr  |   |  718  mots
Plus de 90.000 personnes avaient déjà demandé fin janvier à bénéficier d'une voiture électrique via ce dispositif. (Crédits : Reuters)
L'Etat a décidé de suspendre son dispositif pour l'année 2024, après avoir « dépassé » ses objectifs initiaux. 50.000 commandes seront honorées, selon l'Elysée.

[Article publié le lundi 12 février 2024 à 11h12 et mis à jour à 12h43] Victime de son succès. L'Etat a décidé de mettre fin à l'édition 2024 du « leasing social », ce dispositif permettant aux moins aisés d'accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois, après avoir « dépassé » ses objectifs initiaux pour cette année, a annoncé l'Elysée.

Les plus de 50.000 commandes seront honorées, a confirmé l'Elysée. Le décret mettant fin à cette édition doit, a priori, être publié ce mardi, mais l'opération redémarrera fin 2024 pour l'année 2025, a précisé la présidence, confirmant une information du quotidien Les Echos.

Victime de son succès

Le gouvernement avait initialement évoqué un quota de 20.000 à 25.000 voitures pour 2024, en fonction des véhicules disponibles, promettant de monter en puissance les années suivantes. Mais l'offre a immédiatement été victime de son succès. « Avec cette première vague ,nous avons atteint nos objectifs et même dépassé toutes nos attentes », s'est félicité un conseiller du chef de l'Etat.

« Sur les 100.000 véhicules normalement achetés chaque année par les Français éligibles au leasing, cette année 50.000 seront électriques. C'est une vraie réussite emblématique de l'écologie à la française, bonne pour le porte-monnaie et pour la planète », a-t-il affirmé.

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Un dispositif réservé aux plus modestes

Lancé en décembre dernier par Emmanuel Macron, le « leasing social » est un dispositif de location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros par mois pour les citadines, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien). Le processus est réservé aux personnes dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 15.400 euros, et roulent plus de 8.000 km par an ou habitent à plus de 15 km de leur lieu de travail.

Seuls les véhicules construits en France ou en Europe sont éligibles à ce bonus. Sans apport initial, la location est prévue pour trois ans, renouvelables une fois. L'Etat finance chaque location à hauteur de 13.000 euros maximum. Quant aux constructeurs, ils font aussi un effort sur le montant des mensualités.

Le groupe Stellantis a particulièrement profité de cette offre en proposant dès la mi-décembre ses Peugeot 208 et Fiat 500 électriques, mais aussi de plus gros modèles comme le Jeep Avenger, pour un total de 20.000 voitures dans un premier temps. Renault a proposé sa Twingo en fin de carrière à prix cassés, mais aussi sa familiale électrique Kangoo.

Bras de fer en vue avec les constructeurs ?

Pour le ministre de l'Industrie et de l'Energie Roland Lescure, il y a aujourd'hui « une grande demande et on n'a pas encore assez de produits fabriqués en France. Cela veut dire qu'il faut que les constructeurs français accélèrent la cadence ou s'engagent à le faire », a insisté le ministre dimanche sur France 3.

« Ce qui est super dans ce dispositif, (...) c'est que, à la fois, vous (donnez) accès à des gens qui sont pas nécessairement des gens aisés à un véhicule électrique, pas cher, et vous le faites en plus en produisant plus de véhicules français. Il faut qu'on arrive à faire les deux », a-t-il fait valoir.

Parmi les modèles soutenus, seuls les plus gros sont produits en France, comme la Renault Mégane ou l'Opel Mokka. Stellantis martèle qu'il est impossible de construire une voiture d'entrée de gamme en France et vient d'ouvrir les ventes pour sa petite C3 électrique, produite en Slovénie et proposée à 20.000 euros.

Renault doit commercialiser courant 2024 sa Renault 5 électrique fabriquée dans le nord de la France, mais à des tarifs plus élevés, autour de 25.000 euros. Volkswagen, Skoda, Nissan ou Hyundai ont également lancé des offres dans le cadre du dispositif, mais seulement courant janvier.

Seuls les véhicules construits en France ou en Europe sont éligibles à ce bonus. Le groupe Volkswagen France a indiqué lundi que de nombreux dossiers avaient été « reçus et acceptés », mais a déploré le fait « d'être arrivé plus tard que les Français dans le dispositif ».

« Nous sommes prêts à continuer, et ne comprenons pas les déclarations des ministres, nous n'avons pas été consultés », a indiqué une porte-parole à l'AFP.

(Avec AFP)