BYD, le champion chinois de la voiture électrique, ouvre en Hongrie sa première usine européenne

Par latribune.fr  |   |  838  mots
Le géant chinois du segment BYD a en effet annoncé ce vendredi la construction d'une usine de fabrication de voitures particulières en Hongrie. (Crédits : Reuters)
Depuis plusieurs années, le géant chinois du véhicule électrique cherche à pénétrer le marché européen. La construction de cette usine en Hongrie, très active dans ses relations avec Pékin, est un pas significatif en ce sens.

Première usine européenne pour le constructeur chinois BYD. Le géant chinois de l'automobile a en effet annoncé ce vendredi la construction d'une usine de fabrication de voitures particulières en Hongrie. Une première pour le constructeur, qui veut partir à l'assaut du marché européen de l'électrique depuis plusieurs années. La construction d'une usine permettra aux voitures de BYD de bénéficier du fameux bonus écologique du gouvernement français, destiné justement à contrer les importations de voitures en provenance de l'Empire du Milieu.


« BYD s'apprête à construire sa première usine de voitures particulières à Szeged, en Hongrie, marquant une étape significative vers la mobilité verte en Europe », a déclaré BYD Europe sur son compte du réseau social X (ex-Twitter). Située dans le sud du pays, la ville compte environ 160.000 habitants.

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Percée dans le marché européen

Avec la nouvelle usine automobile, le groupe « espère accélérer l'entrée des véhicules de tourisme à énergie nouvelle sur le marché européen, approfondir davantage sa présence mondiale et promouvoir activement la transformation verte des infrastructures énergétiques mondiales », a-t-il indiqué. L'usine sera construite par étapes et devrait créer des milliers d'emplois sur place, a déclaré BYD, qui n'a en revanche pas donné la date d'ouverture du site, ni le montant de son investissement.

Elle « sera l'un des investissements les plus importants de l'histoire de l'économie hongroise », s'est félicité le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto dans un communiqué, sans donner de chiffre précis.

La Hongrie, terre d'accueil des constructeurs chinois

BYD est déjà présent en Hongrie avec notamment une usine de bus électriques. Le pays est en passe de devenir un producteur majeur de batteries pour véhicules électriques - le deuxième en Europe après l'Allemagne - avec une immense usine également prévue par un groupe chinois, CATL.

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En Hongrie, la politique de longue date du Premier ministre hongrois Viktor Orban consistant à « regarder vers l'Est » a permis aux entreprises asiatiques de bénéficier d'allégements fiscaux, de subventions aux infrastructures et à la création d'emplois pour les attirer.

En octobre dernier, le Premier ministre hongrois a d'ailleurs rencontré le fondateur de BYD, Wang Chuanfu. A de nombreuses reprises, Viktor Orban s'est montré favorable au projet des « nouvelles routes de la soie » chinoises, dont le principe est de connecter partenariats commerciaux et construction d'infrastructures chinoises dans les pays favorables. Avec cette future usine sur le territoire européen, BYD trouve aussi une parade pour contourner les barrières commerciales mises en place par l'Europe pour contenir les importations chinoises.

BYD, le champion chinois de l'électrique

BYD (« Build Your Dreams », construisez vos rêves) est l'une des marques de véhicules électriques les plus en vue en Chine. Le groupe, qui compte parmi ses actionnaires Warren Buffett, est devenu ce mois-ci le premier constructeur mondial à franchir la barre symbolique de 5 millions de véhicules électriques produits.

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Spécialisée à l'origine dans la conception et la fabrication de batteries, la firme s'est diversifiée dans l'automobile à partir de 2003. BYD a arrêté la production de voitures à essence l'année dernière et se concentre désormais exclusivement sur les modèles hybrides et électriques. De nombreux constructeurs étrangers (Tesla, BMW, Mercedes, Audi, Toyota, Ford...) dépendent désormais de BYD pour leurs batteries.

D'après ses derniers chiffres, BYD a écoulé 1,86 million de véhicules électrifiée l'année dernière. Dans ce volume, 911.000 véhicules utilisant un moteur totalement électrique ont été vendus. Selon certains analystes, la marque chinoise pourrait bientôt ravir la place de l'américain Tesla comme numéro un sur les automobiles 100% électriques.

Tensions avec l'UE

D'après une étude de Jato Dynamics, sur le créneau de l'électrique, la part de marché des constructeurs chinois a été multipliée par 12 en Europe depuis 2019, pour atteindre 6,2% en 2023. Et, au premier semestre de cette année, la Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures, dépassant pour la première fois le Japon.

Le succès croissant des entreprises chinoises de véhicules électriques sur les marchés étrangers suscite des frictions alors qu'en Chine, le secteur a bénéficié de décennies de subventions accordées par Pékin dans des domaines technologiques connexes. L'Union européenne a annoncé cette année une enquête sur ces subventions, invoquant une concurrence déloyale. En ouvrant cette enquête, l'UE tente un pari difficile : montrer ses muscles sans trop irriter Pékin et réduire sa dépendance commerciale sans rompre avec le géant asiatique.

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