Bonus électrique : les véhicules asiatiques (dont la Dacia Spring) écartés, Tesla sauvé

La liste des modèles acceptés ou non dans le nouveau bonus électrique a été publiée ce matin. Tous les modèles fabriqués en Asie en sont exclus et augmenteront de 5.000 euros à partir du 31 décembre.
La Model Y de Tesla continuera de bénéficier de l'aide de 5.000 euros en 2024.
La Model Y de Tesla continuera de bénéficier de l'aide de 5.000 euros en 2024. (Crédits : Tingshu Wang)

Les cartes sont désormais sur la table. Le gouvernement a présenté ce jeudi la liste des gagnants et des perdants du nouveau bonus écologique, baptisé bonus électrique, destiné aux voitures électriques neuves. Si le montant de l'aide, actuellement comprise entre 5.000 et 7.000 euros n'a pas été rediscuté, il ne sera désormais plus possible d'acheter une voiture électrique de marque chinoise en concession avec remise à partir du 31 décembre. Du côté des autres marques asiatiques, le flou persistait sur une inclusion ou non des voitures venues de Corée ou du Japon. Le gouvernement a tranché : aucune voiture produite en dehors de l'Europe n'aura le droit à une aide de l'Etat lors de l'achat.

Parmi les marques hors Europe, seules la Hyundai Kona, la Mazda MX-30, les Nissan Townstar et Leaf ainsi que la Toyota Proace city verso continueront de bénéficier de ce dispositif d'aides. Bien moins que Stellantis et ses plus de 20 modèles encore en lice. En tout, 30 % des voitures électriques vendues actuellement n'auront plus de réduction à l'achat. Fabriquée en Chine, la Dacia Spring a également été écartée. Son prix remontera au minimum à 20.000 euros désormais en entrée de gamme. Un coup dur pour Renault, puisque ce modèle s'est placé en 15ème position des ventes de voitures en France depuis janvier, toutes motorisations confondues.

Tesla, de son côté, perd sa Model 3 mais parvient à garder sa Model Y dans le coup, grâce à une partie de sa production assemblée à Berlin. Un soulagement pour le constructeur américain, le seul à positionner une voiture électrique dans le top 10 des ventes de voitures en France grâce à ce modèle. Pour rappel, seules les voitures de moins de 47.000 euros et de moins de 2,4 tonnes peuvent avoir le droit à cette subvention.

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« Pas de pénalisation à l'origine de production »

Si cette liste n'a pas beaucoup surpris, elle laisse peu de doutes quant à l'intention du gouvernement français de protéger l'industrie automobile européenne, en particulier Stellantis et Renault. « C'est une mesure solide pour notre empreinte industrielle », a rappelé ce matin une source proche du dossier, qui insiste sur le fait « qu'il ne s'agit pas là d'une pénalisation à l'origine de la production » mais invite les constructeurs asiatiques à produire sur le sol européen. Le géant BYD prévoit d'ailleurs une usine en Europe, annoncée d'ici la fin de l'année et MG a également confié son désir de produire sur le Vieux continent « à moyen termes », soit d'ici 3 à 5 ans.

Pour autant, du côté des constructeurs chinois, le constat est amer. Ils dénonçaient déjà dans La Tribune un « name-bashing. Les critères adoptés paraissent biaisés, ciblant notamment les productions asiatiques sans fondement écologique évident » via la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM).

Le gouvernement se défend quant à lui de privilégier des aides sur des productions à l'empreinte écologique 40 % inférieure à celle en Asie, qui permettra d'économiser 800.000 tonnes de CO2 par an en moyenne.

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Une méthodologie très floue

Pour définir les grands gagnants de ce nouveau bonus, le gouvernement a refilé le bébé à l'Agence de la transition écologique à Paris (Ademe). Celle-ci s'est chargée de définir un score environnemental appuyé sur 4 critères principaux : la production de matériaux pour le véhicule (en particulier l'aluminium et l'acier), la fabrication de la batterie, l'assemblage de la voiture ainsi que son transport. Mais tous les critères n'ont pas la même importance. Car le gouvernement sait qu'une grande partie des éléments qui composent les voitures électriques actuelles en Europe, notamment les batteries, proviennent de Chine.

Afin d'éviter la restriction des choix de voitures neuves aux Français, l'Ademe a donc mis des coefficients selon les critères, avec un appui marqué sur le transport, d'après le constructeur chinois MG. « Nous n'avons même pas essayé de déposer de dossier puisque le transport compte pour un tiers de la note », avait-il précisé avant les annonces.

Interrogé plusieurs fois par La Tribune, l'Ademe n'a jamais souhaité détailler ses méthodes de calcul, alimentant le flou autour de la sélection des critères. Idem côté gouvernement où on tait les détails de calcul de cette liste.

Seule certitude en revanche, ce bonus conditionné à l'empreinte carbone permettra de redonner du souffle aux constructeurs européens pendant quelque temps, car les futures Citroën C3 électrique ou Renault 5 seront désormais parmi les moins chères du marché, proposées autour de 20.000 euros.

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Commentaires 14
à écrit le 16/12/2023 à 10:46
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L'ensemble de l'article est assez spéculatif voire tendancieux, il est de bon ton d'être cocorico. Une fois cela dit , Renault a toujours été un fabricant de véhicules thermiques de qualité médiocre et on peut gager qu'il en sera de même pour les vé...

à écrit le 15/12/2023 à 14:24
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Une victoire des plus mauvais qui ont réussi l'exploit d'avoir 20 ans de retard avec 10 ans de déni du VE pendant que durant ces mêmes 10 années les chinois progressaient à pas de géant. Il faut donc punir ces chinois qui tire le monde vers le progrè...

à écrit le 15/12/2023 à 14:19
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Une victoire des plus mauvais qui ont réussi l'exploit d'avoir 20 ans de retard avec 10 ans de déni du VE pendant que durant ces mêmes 10 années les chinois progressaient à pas de géant. Il faut donc punir ces chinois qui tire le monde vers le progrè...

à écrit le 14/12/2023 à 18:34
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= arrêt net des véhicules électriques = toujours plus de pétrole, de préférence gasoil qui pue et qui pollue= encore plus de sous pour nos copains du sud= encore plus de valises pleines de sous pour alimenter des bandits en tous genres = importer de ...

à écrit le 14/12/2023 à 16:24
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Voilà qui va faire le bonheur des véhicules fabriqués en Europe de l'Est, ils seront bien moins chers que ceux assemblés en France. Donc pour la France cela ne va rien changer. Par contre il ne faudra pas s'étonner si les batteries ne viennent plu...

le 15/12/2023 à 7:45
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C'est tout l'inverse. La voiture la moins chère sera la R5 fabriquée en France (Douai). Deuxièment ça n'a rien à voir avec l'UE, c'est une mesure du gouvernement FR. Troisièmement une bonne partie des batteries seront dans un premier temps toujours f...

le 15/12/2023 à 11:37
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Je pense que les chinois qui ne sont pas stupide et vont faire comme russe pour les gaz implanter des usines de montage en inde comme ca les voitures seront made in india avec des composants chinois . Du coup ils pourront encore baisser les prix v...

le 15/12/2023 à 14:22
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Non dabs les deux pieds avec la même balle de la même façon que les constructeurs français comme les autres européens, ont trouvé le moyen de prendre 20 ans de retard sur les chinois en..... 10 ans!

à écrit le 14/12/2023 à 16:14
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"Tous les modèles fabriqués en Asie en sont exclus et augmenteront de 5.000 euros à partir du 31 décembre. " Donc le constat est clair et net toute cette immense vague de délocalisation des industries occidentales qui ont imposé un chômage de masse e...

le 14/12/2023 à 18:27
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Les grandes vagues de délocalisations ont commencé dans l'UE en l'occurrence vers l'est. Les délocalisations en Asie principalement en Chine sont venues après. Mon premier contrat Aujourd'hui encore l'est de l'UE est la première usine de l'ouest pre...

le 14/12/2023 à 19:17
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Les délocalisations "massives", cela a mit beaucoup de temps nous avions beaucoup d'industries, ont commencé vers l'Asie centrale en 1960-70. Le phénomène d'allemagne de l'est doit être considéré comme particulier même si en effet cela a généré une d...

le 15/12/2023 à 0:11
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Et c'était le francais Pascal Lamy qui était responsible en admetttant la Chine dans le WTO/ OMC.

le 15/12/2023 à 8:41
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Bah l'ensemble de l'oligarchie européenne.

le 15/12/2023 à 14:23
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Long, mais inéluctable !

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